Candidat au doctorat en développement régional, Ousmane Mbaye a entrepris ses études à l’UQAR en septembre 2013. L’étudiant originaire du Sénégal y mène ses recherches afin de documenter la réalité de l’économie sociale et solidaire dans son pays.

Après une maîtrise en sociologie du développement à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal, Ousmane Mbaye part faire une maîtrise en économie sociale et solidaire (ESS) à l’Université de Haute-Alsace à Mulhouse, dans l’est de la France. « À ce moment, je voulais travailler en coopération internationale, explique-t-il, ce que j’ai fait grâce à un stage chez URGENCI, une ONG qui intervient au Mali. » Le goût de la recherche le pousse toutefois à envisager le doctorat, dans une filière qui permettrait d’articuler ses deux domaines de formation, développement et économie sociale. Il choisit le développement régional et ose le saut jusqu’à Rimouski, selon lui « une belle et charmante petite ville ! »

Si les voyages ne lui font pas peur, Ousmane n’en demeure pas moins attaché à son pays. Sous la direction du professeur Marco Alberio, il prépare actuellement une enquête sur l’ESS au Sénégal, dans la grande banlieue de la région de Dakar (Pikine). Son objectif est d’analyser les processus d’institutionalisation de l’économie sociale et leurs implications dans le développement local urbain. Il s’appuie dans cette démarche sur l’expertise du professeur Amath Dia, sociologue à l’Université de Ziguinchor, au sud du pays.

Le programme de doctorat en développement régional permet à Ousmane Mbaye de développer les outils conceptuels et pratiques nécessaires pour mieux comprendre les dynamiques de développement portées par les acteurs de la société civile, dans un contexte marqué par la pauvreté. Un des défis de la recherche est de rendre compte d’un phénomène aux contours complexes, sur lequel peu d’études scientifiques ont été réalisées jusqu’à présent.

Heureusement, comme le précise Ousmane, « les professeurs en développement régional de l’UQAR ont l’habitude d’accompagner des étudiants internationaux qui travaillent sur des terrains éloignés du Québec. D’ailleurs, plusieurs mémoires et thèses en développement régional ont déjà été réalisés sur les réalités des pays africains. »   

La participation des étudiants aux projets de chercheurs expérimentés est partie intégrante de la formation en développement régional à l’UQAR. Ousmane Mbaye a ainsi eu la possibilité de travailler pendant un an avec les professeurs Emmanuel Guy, titulaire de la Chaire de recherche en transport maritime, et Yann Fournis sur la gouvernance des ports de Québec et de Sept-Îles, une commande du ministère des Transports du Québec. « C’était ma première expérience de ce type, raconte l’étudiant. J’ai eu à intervenir dans toutes les phases de la recherche, depuis la définition des objets et des outils de recherche jusqu’à la présentation des résultats et l’écriture du rapport, en passant par la collecte des données. »

Ousmane a également présenté cette recherche dans le cadre du congrès de l’ACFAS qui avait lieu en 2015 à Rimouski. Il a enfin cosigné un article scientifique, en attente de publication dans la revue Organisations et Territoires. « Au-delà de l’expérience pratique, c’est aussi un apprentissage des standards académiques dans mon domaine d’étude », constate Ousmane Mbaye, dont la détermination n’a pas été entamée par les conditions climatiques réputées difficiles du Québec !

Le rapport final sur la gouvernance portuaire, intitulé « Activités portuaires et acceptabilité sociale : La gouvernance des projets et des activités portuaires, vers une proposition d’une grille d’analyse en termes d’acceptabilité sociale », est accessible en ligne sur le site du GRIDEQ.