Le parcours de Rémi Côté a de quoi inspirer autant les personnes vivant avec un handicap que les employeurs. Devenu paraplégique en 2007 à la suite d’un accident de moto, il a montré beaucoup de détermination pour faire sa place sur le marché du travail. Recruté par les entreprises COTECH et XMetal, l’étudiant à la maîtrise en gestion des personnes en milieu de travail met aujourd’hui à profit ses compétences comme responsable des ressources humaines et du marketing.

Originaire de Sainte-Paul-de-la-Croix, Rémi Côté a surmonté beaucoup d’obstacles au cours des neuf dernières années. En 2009, il a entrepris des études à l’Université du Québec à Rimouski au baccalauréat en communication (relations humaines). « J’avais besoin de me redéfinir », explique-t-il.  « Mes études universitaires ont été un bon moyen de me mettre en action et de m’impliquer pour faire une différence. »

C’est en 2014 que M. Côté a obtenu son baccalauréat. Pendant ses études en psychosociologie, il s’est illustré par ses conférences et ses formations sur la réalité des personnes vivant avec un handicap. « Rémi est quelqu’un de très actif. Il a une telle soif de vivre et de se dépasser qu’il démontre que rien n’est impossible dans la vie quand on a la volonté d’atteindre les buts qu’on se donne », constate Annie Duchesne, responsable du Service d’aide pour besoins particuliers à l’UQAR.

Plus de 300 étudiantes et étudiants de l’UQAR vivent avec une déficience motrice, auditive, visuelle ou organique ou encore un trouble d’apprentissage, un trouble du spectre de l’autisme ou un trouble de santé mentale. Le Service d’aide pour besoins particuliers répond aux besoins spécifiques des étudiantes et des étudiants vivant avec un handicap temporaire ou permanent. « Nous avons une approche par besoin. Cela peut aller de l’accompagnement pour les déplacements à la prise de notes en passant par le soutien scolaire », précise Mme Duchesne.

En marge de ses études universitaires, Rémi Côté est un athlète accompli. Il a d’ailleurs représenté le Québec lors des Jeux du Canada 2015 présentés en Colombie-Britannique, où il était le seul athlète para-alpin en ski assis provenant de la Belle Province. S’entraînant avec le club alpin du Mont-Comi, M. Côté s’implique dans le développement du ski para-alpin. L’été, il pratique le ski paranautique et le vélo à main.

L’engagement bénévole et la détermination de M. Côté à contribuer au développement de sa communauté lui ont valu la Médaille du Lieutenant-gouverneur, en 2015. « Cette médaille représente le chemin que j’ai parcouru et souligne la détermination qu’il m’a fallu pour arriver où je suis rendu aujourd’hui. »

L’intégration au marché du travail n’a toutefois pas été de tout repos pour Rémi Côté. Après avoir coordonné un projet d’insertion professionnelle à l’Office municipal de l’habitation de Rimouski, il fut victime de compressions gouvernementales en février 2015. Une intensive recherche d’emploi a alors débuté. « Le plus dur, pour moi, a été de faire face au jugement des gens qui imaginent connaître ma situation sans même m’avoir rencontré. »

Pendant huit mois, il a postulé sur des centaines de postes au Bas-Saint-Laurent et ailleurs au Québec. « J’en ai passé, des entrevues et des tests de sélection, pour finalement me faire répondre de garder espoir et qu’il me fallait un peu plus d’expérience pour occuper un poste dans leur organisation », mentionne Rémi Côté.

Puis, à l’automne dernier, l’étudiant à la maîtrise en gestion des personnes en milieu de travail a convaincu le président de COTECH et XMetal de le recevoir en entrevue. « Rémi a fait valoir ses compétences et nous lui avons donné sa chance. Le temps nous a donné raison. Rémi fait un excellent travail comme chargé de projets aux ressources humaines et au marketing et son dynamisme rejaillit sur toute notre équipe », indique Étienne Côté, qui est à la tête de ces entreprises manufacturières basées à L’Isle-Verte et à Saint-Éloi.

Aujourd’hui, Rémi Côté est parfaitement intégré chez COTECH et XMetal. M. Côté espère que son histoire incitera d’autres employeurs à faire appel aux services de personnes qui ont une différence. « Si toutes les entreprises prenaient  le temps d’évaluer le potentiel de chacun, on donnerait un important coup de pouce à l’intégration sociale, et le développement économique de notre région en sortirait grandi », conclut-t-il.