Huit chercheurs de l’UQAR-ISMER ont récemment participé à une mission scientifique internationale dans les Antilles pour récolter des carottes sédimentaires afin d’y déterminer la fréquence des séismes et des éruptions volcaniques. Plus d’un demi-kilomètre de sédiments a été prélevé par l’équipe internationale et les membres de la Chaire de recherche du Canada en géologie marine à des fins de recherche.

Le titulaire de la chaire, le professeur Guillaume St-Onge, les candidats au doctorat en océanographie Marie Casse, Myriam Caron, Quentin Duboc, Charles-Édouard Deschamps, Pierre-Arnaud Desiage et Arthur Bieber ainsi que l’auxiliaire de recherche Quentin Beauvais ont pris part à cette mission qui s’est déroulée du 29 mai au 5 juillet. Dirigée par la géophysicienne Nathalie Feuillet, de l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP), la mission a été effectuée au large de l’Arc des Antilles à bord du navire de recherche le Pourquoi pas ?.

Après leur récolte, les longues carottes sont identifiées et coupées en section de 1,5 m pour faciliter leur analyse et échantillonnage subséquents. Sur la photo, on aperçoit  Quentin Duboc (ISMER-UQAR) au premier plan, suivi de Jason Patton (Humboldt State University, USA) et finalement de la chef de mission Nathalie Feuillet (IPGP) (Photo : Jean-Marie Saurel).Après leur récolte, les longues carottes sont identifiées et coupées en section de 1,5 m pour faciliter leur analyse et échantillonnage subséquents. Sur la photo, on aperçoit Quentin Duboc (ISMER-UQAR) au premier plan, suivi de Jason Patton (Humboldt State University, USA) et finalement de la chef de mission Nathalie Feuillet (IPGP) (Photo : Jean-Marie Saurel).Pendant 38 jours, l’équipe  de chercheurs et d’étudiants de la France, de Rimouski, des États-Unis et de Singapore a récolté avec succès pas moins de 6000 kilomètres de données géophysiques, 42 carottes sédimentaires à piston – dont la plus longue mesure 28,6 m) – et 9 carottes à boites. « Ces carottes sédimentaires contiennent des couches accidentelles déposées à la suite de catastrophes naturelles, dont des séismes et des éruptions volcaniques. En identifiant, caractérisant et datant ce type de couches, on peut évaluer la fréquence naturelle de tels événements. Ces données sont capitales pour la sécurité des populations et des infrastructures dans une région propice aux catastrophes naturelles», explique le professeur St-Onge.

En plus des objectifs scientifiques, cette mission fut une chance unique pour les étudiants de l’UQAR-ISMER de participer à une recherche internationale de grande envergure, d’acquérir une multitude de connaissances pratiques de pointe en plus de leur permettre d’interagir avec d’autres étudiants et des chercheurs de renommée internationale. À bord du navire français, ils ont travaillé avec l’ensemble des chercheurs à manipuler les carottes sédimentaires, à les découper, à les échantillonner, à réaliser leur descriptions sédimentologiques et ont été les responsables des analyses des propriétés physiques et magnétiques réalisées à bord.

Mesure des propriétés physiques et magnétiques à bord. Grâce au travail acharné de Quentin Beauvais (auxiliaire de recherche de l’UQAR-ISMER) et d’Hervé Guyard (chercheur postdoctoral à IPGP), toutes les carottes ont pu être mesurées à bord ! (Photo : Guillaume St-Onge)Mesure des propriétés physiques et magnétiques à bord. Grâce au travail acharné de Quentin Beauvais (auxiliaire de recherche de l’UQAR-ISMER) et d’Hervé Guyard (chercheur postdoctoral à IPGP), toutes les carottes ont pu être mesurées à bord ! (Photo : Guillaume St-Onge)« Cette mission fut une excellente occasion de travailler et d’échanger avec des scientifiques des diverses spécialités de la géologie marine », indique Pierre-Arnaud Desiage. « La mission sur le Pourquoi pas? m’a également permis de communiquer, à d’autres étudiants, l’ensemble des connaissances et des compétences acquises au cours de nombreuses missions sur le N/R Corriolis II ainsi que dans les laboratoires de l’ISMER. ». De plus, « la mission fut une opportunité unique de pouvoir aller sur un des meilleurs navires dédié à la recherche océanographique, mais aussi de pouvoir travailler avec des chercheurs de renommée internationale et de rencontrer des étudiants venant de différentes universités », mentionne Charles-Édouard Deschamps.

Navire de recherche Le Pourquoi pas ? au quai de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) avant le départ (Photo : Guillaume St-Onge).Navire de recherche Le Pourquoi pas ? au quai de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) avant le départ (Photo : Guillaume St-Onge).Une bonne partie des échantillons prélevés aux Antilles sont déjà arrivés à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski. Ceux-ci seront analysés dans les prochains mois et années. Les carottes récoltées lors de cette mission serviront d’ailleurs de base au doctorat en océanographie d’Arthur Bieber. Celui-ci débutera sa thèse en cotutelle entre l’UQAR-ISMER et l’IPGP dès septembre.