Candidat au doctorat en géographie à l’Université Grenoble Alpes, Lucas Durand travaille sur l’appropriation de la ressource électrique par des acteurs locaux en France et au Québec. Il a été accueilli pendant six mois au Département sociétés, territoires et développement de l’UQAR, le temps de préparer et de mener une enquête dans la région du Lac-Saint-Jean.

C’est la troisième fois que Lucas séjourne au Québec dans le cadre de ses études. Alors qu’il est inscrit à la licence en géographie (l’équivalent du baccalauréat) à l’Université de Bordeaux, il participe à un programme d’échange de la CRÉPUQ (aujourd’hui le Bureau de coopération interuniversitaire) et fait le saut une première fois en 2010 pour une année d’études à l’Université du Québec à Montréal. Il revient pour un court séjour en 2014, à Rimouski cette fois, sur l’invitation de la professeure Marie-José Fortin, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en développement territorial. « J’étais au début de mon doctorat et je m’étais inscrit à deux colloques au Québec, explique l’étudiant. Marie-José Fortin, que j’avais rencontrée en France, m’a proposé de profiter de mon déplacement pour voir les travaux produits au Département et au GRIDEQ sur les sujets qui m’intéressent. »

Au printemps dernier, le jeune Français obtient une bourse de recherche « Coopérations et mobilités internationales » offerte par la région Rhône-Alpes. Ce programme de financement, qui vise à renforcer les coopérations internationales dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche, lui permet de s’installer pour un long séjour à l’UQAR, avec pour objectif de mener une enquête au lac Saint-Jean. L’intérêt de ce terrain de recherche ? « C’est un territoire où, comme en Ardèche, le territoire que j’étudie en France, se sont succédés aux 20e et 21e siècles plusieurs projets de production électrique avec des promoteurs différents, indique Lucas. Ça permet d’observer différentes phases de développement, avec l’intégration récente de collectifs d’acteurs locaux et régionaux dans un secteur longtemps dominé par l’industrie. »

Les échanges scientifiques entre le Québec et la France sur le thème des ressources se sont beaucoup développés ces dernières années à l’UQAR, à l’initiative entre autres des professeurs Marie-José Fortin et Yann Fournis, tous deux membres du GRIDEQ. En étant accueilli à l’université, Lucas Durand a pu observer le travail de ces chercheurs. « J’ai vu d’autres façons de faire de la recherche, d’autres méthodes que je vais pouvoir appliquer sur mon terrain en France. J’ai aussi trouvé des affinités thématiques et théoriques qui montrent que de nombreuses collaborations sont possibles. » Membre du laboratoire de recherche en sciences sociales Pacte à Grenoble, Lucas apportera certainement sa pierre à la consolidation des liens entre les communautés de chercheurs.

On trouve l’information concernant le programme « Coopérations et mobilités internationales Rhône-Alpes » (CMIRA) sur le web. Les étudiants du Québec peuvent poser leur candidature pour un projet de séjour dans un établissement d’enseignement supérieur et de recherche de la région Rhône-Alpes.