En partenariat avec l’École secondaire Armand-St-Onge d’Amqui, l’étudiante à la maîtrise en gestion des personnes en milieu de travail Jessica Asselin évalue les effets de l’organisation du milieu scolaire sur la santé psychologique des enseignants, dans le but de prévenir le mal-être au travail. 

Avec la collaboration de la direction et du personnel enseignant de l’école de la Vallée de la Matapédia, l'enseignante de formation a effectué une recherche par observation pour évaluer les différents risques reliés à la structure organisationnelle d’un milieu scolaire qui pourraient mener à des problématiques de santé psychologique.

« Plusieurs études ont déjà démontré que près d’un enseignant sur cinq qualifie sa santé mentale de médiocre, ce qui représente un taux deux fois plus élevé que celui recensé au sein de la population québécoise en général. De plus, d’autres études indiquent que près d’un enseignant sur quatre songerait à quitter la profession au cours des cinq prochaines années. Ces données reflètent non seulement qu'un mal-être est bien présent, mais surtout qu’il est nécessaire d’identifier les facteurs qui en sont à la source pour faire de la prévention  », souligne Mme Asselin.

Parmi ces facteurs, la reconnaissance du travail des enseignants, la valorisation de la profession enseignante dans le milieu et les relations interpersonnelles entre les collègues ont notamment été identifiés. Les premiers résultats révèlent que le simple fait de prendre conscience de ces risques constitue déjà une piste de solution. « Par exemple, le manque de reconnaissance au travail est ressorti parmi un des principaux écueils des enseignants sondés. Le seul fait de sensibiliser les gestionnaires à ce besoin exprimé est un bon pas. Certains n’en ont pas toujours conscience, surtout dans un contexte où le personnel d'une école ne se croise pas forcément tous les jours », explique-t-elle.

L’organisation du travail représente aussi un facteur de risque important. « Les enseignants encouragent leurs élèves à travailler en équipe et à collaborer. Malheureusement, les contraintes reliées aux différentes disciplines à enseigner semblent peu favoriser les projets de collaboration entre collègues, ce qui est assez ironique ! Le manque de cohésion entre collègues semble constituer visiblement un obstacle », observe la chercheuse.

Réalisé sous la direction du professeur en gestion organisationnelle Michel Fortier, le projet de recherche de Jessica Asselin s’insère bien dans les grands objectifs des programmes en gestion des personnes en milieu de travail de l’UQAR, c'est-à-dire la compréhension de la complexité de la dimension humaine en organisation de la conciliation entre les objectifs organisationnels et ceux des individus qui composent les organisations.

Avec son diplôme de baccalauréat en enseignement secondaire en poche, Jessica Asselin vient chercher un facteur d’employabilité supplémentaire à la maîtrise en gestion des personnes en milieu de travail. « La formation m’a permis d'acquérir des connaissances nouvelles en gestion mais aussi d’avoir une vision différente des individus qui sont, en fait, le fondement de toute organisation.  Après quelques années d’expérience, je pourrais accéder à un poste cadre au sein d’une commission scolaire, voire un poste de direction d’école. »

« Mon parcours m’amènera à travailler au cours de la prochaine année avec Martin Maltais, professeur en administration scolaire, sur deux projets de recherche faisant appel à mes connaissances autant en éducation qu’en management : le premier porte sur les acteurs clés de la persévérance scolaire en Chaudières-Appalaches et le second sur l’amélioration des conditions de travail chez les enseignants », conclut Mme Asselin.