Étudiante à la maîtrise en géographie, Caroline Pinsonnault cherche à mieux comprendre le recul des côtes de l’estuaire du Saint-Laurent en analysant la zone de l’estran, la partie du littoral située entre les limites extrêmes des plus hautes et des plus basses marées, des côtes de Rimouski à Sainte-Anne-des-Monts.

Cette région du littoral offre des types d’environnements très variés : des côtes rocheuses, des plages et même des marais, d’où l’intérêt de les comparer afin de déterminer le rôle des caractéristiques géomorphologiques de cette zone sur la vitesse de recul de la ligne de rivage. « Cette ligne qui correspond à la limite entre l’écosystème terrestre et l’écosystème marin, recule à une vitesse variant de quelques centimètres à quelques mètres par année selon la région et le type de côte. Lors de fortes tempêtes, comme celle qui a touché le Bas-Saint-Laurent en décembre 2010, la côte peut reculer de plusieurs mètres en quelques jours », soutient la chercheuse.

Dans le cadre de son mémoire de maîtrise, Mme Pinsonnault étudiera des caractéristiques géomorphologiques comme le type de sédiments, l’inclinaison et la variation de la topographie de l’estran afin de déterminer quels éléments de cette zone influencent la vitesse de recul de la ligne de rivage. À l’aide de photos aériennes à haute résolution, d’imageries LiDAR (télédétection par laser) et de mesures directes sur le terrain, Mme Pinsonnault caractérisera des profils d’estran de différente composition le long de la côte à l’étude, puis mettra en relation chacune des caractéristiques étudiées avec le taux d’érosion. « La côte sud du Saint‐Laurent a été peu étudiée jusqu’à maintenant. Étant donné que la région d’intérêt s’étend sur près de 180 km, la photo-interprétation et la télédétection sont préconisées puisqu’elles permettent l’étude de grands territoires », remarque-t-elle.

L’étudiante est dirigée par le professeur en géomorphologie côtière Guillaume Marie, spécialisé dans la géographie des zones côtières. Le professeur titulaire de la Chaire de recherche du Québec en géoscience côtière, Pascal Bernatchez, agit en tant que codirecteur. Les travaux de Caroline Pinsonnault s’insèrent dans les objectifs de cette chaire d’acquérir des connaissances sur la dynamique de l’érosion côtière au Québec, afin d’aider les municipalités à développer des plans d’aménagements durables et de gestion intégrée des risques naturels. « Les estrans sont rarement pris en compte dans l’évaluation des risques naturels côtiers et leur rôle dans les processus d’érosion côtière est peu connu. Si un élément de cette étude ressort en particulier, il pourra être intégré aux méthodes de cartographie des zones à risque d’érosion », souligne Mme Pinsonnault.

Originaire de la région de Montréal, Caroline Pinsonnault a choisi l’UQAR pour la réputation de ses spécialistes en géomorphologie (Pascal Bernatchez, Thomas Buffin-Bélanger, Bernard Hétu et Guillaume Marie). « Dès le premier cours de géographie, notre vision du paysage est complètement transformée! En plus d’apprécier la beauté des paysages qui nous entourent, on prend conscience de l’ampleur des changements qui s’y déroulent et des évènements passés qui l’ont transformé à des échelles spatiales et temporelles inimaginables. Le système côtier est à la fois fascinant, intrigant et complexe. C’est pourquoi j’ai choisi de poursuivre mes études dans ce domaine à l’UQAR », conclut-elle, ravie.