Dans le cadre de sa maîtrise en océanographie, François Turcotte évalue le potentiel antibactérien d’une molécule produite par une microalgue qui pourrait offrir de grandes possibilités de développement au secteur de l’aquaculture.

La microalgue Haslea ostrearia produit une molécule bleue appelée marennine, qui possède des propriétés antibactériennes importantes. « L’objectif de mon projet de recherche est de produire cette molécule à grande échelle afin de l’utiliser comme antibactérien en aquaculture, notamment pour contrôler la prolifération bactérienne qui nuit considérablement aux élevages larvaires de bivalves comme les huitres, les moules et les pétoncles », explique le chercheur.

En partenariat avec le Département de mathématiques, informatique et génie, des systèmes pour la culture de microalgues à grand volume ont été conçus afin de produire des centaines de litres de la microalgue Haslea ostrearia, avec les nutriments, la luminosité et la température appropriée. « Une fois le système en place, nous avons travaillé avec un chimiste pour la purifier et isoler la molécule. En océanographie, on est appelé à travailler avec des spécialistes de plusieurs disciplines, ce qui rend les projets très formateurs sur le plan scientifique », précise M. Turcotte.

La dernière étape du projet consiste à exposer à différentes bactéries des larves de moules « traitées » avec la molécule pour valider l’effet antibactérien. « Les propriétés antibactériennes sont déjà bien documentées en laboratoire, mais il reste encore à évaluer le degré d’efficacité dans les différentes applications en aquaculture. Toutefois, il existe à moyen terme un potentiel certain pour un partenariat avec l’industrie », souligne M. Turcotte.

Le projet de François Turcotte est réalisé sous la direction du professeur en aquaculture Réjean Tremblay et sous la codirection du professeur en ingénierie Jean-Sébastien Deschênes. Les professeurs Tremblay et Deschênes mènent plusieurs projets de recherche sur le développement de nouveaux bioprocédés à partir de microalgues, notamment dans le domaine des nutraceutiques. Les recherches de M. Turcotte s’inscrivent également dans le cadre du vaste programme de recherche interdisciplinaire européen Biovadia dirigé par le docteur Jean-Luc Mouget, de l’Université du Maine, Le Mans, en France, visant à étudier la diversité et à valoriser les microalgues du genre Haslea.

Défi de plus en plus présent dans toutes les régions côtières du globe, l’aquaculture compte parmi les thématiques de recherche à la maîtrise et au doctorat en océanographie. Les chercheurs de l’ISMER s’intéressent à l’aquaculture que ce soit pour ses aspects biologiques (reproduction, alimentation, croissance) que pour ses aspects environnementaux (choix de site, impacts sur le milieu).

Avant d’étudier à la maîtrise en océanographie, François Turcotte a complété un baccalauréat en biologie, concentration en sciences marines à l’UQAR. Dans le cadre de ce programme, il a réalisé deux stages d’été à l’ISMER où il s’est initié à la recherche en océanographie.