Pour la première fois, des caméras vidéo sous-marines appâtées ont été déployées en plein hiver, sous le couvert de glace de l’estuaire du Saint-Laurent, offrant une fenêtre unique sur l’écologie d’importantes ressources halieutiques dans une saison où les données sont quasi-inexistantes.
Cette opportunité d’obtenir de nouvelles connaissances sur l’écologie hivernale de la faune marine du Saint-Laurent a été rendue possible par la mission du brise-glace de recherche NGCC Amundsen, réalisée du 1ᵉʳ au 15 février dans le cadre du partenariat entre le programme de recherche Odyssée Saint-Laurent du Réseau Québec maritime, Amundsen Science et la Garde côtière canadienne. « Les images obtenues permettent non seulement de caractériser la présence et l’abondance d’espèces à forte valeur commerciale, mais aussi de mesurer la diversité de la faune marine en minimisant les impacts de la collecte de données sur le milieu marin », explique l’étudiant à la maîtrise en océanographie Safouane Khamassi, qui a eu la chance de participer à la mission.
Les séquences vidéos feront partie des données considérées par M. Khamassi dans le cadre de son projet de doctorat en océanographie, qui débutera cet été sous la direction du professeur de l’UQAR-ISMER Dominique Robert et de la chercheure de l’Institut Maurice-Lamontagne Marie-Julie Roux. Cette collaboration entre Pêches et Océans Canada et la Chaire de recherche du Canada en écologie halieutique s’étendra bientôt à la caractérisation des assemblages de poissons juvéniles dans les milieux côtiers de l’estuaire maritime du Saint-Laurent.
« En plus d’offrir la possibilité d’obtenir des données sur l’écosystème halieutique lorsqu’il est recouvert de glace, cette technologie nous permettra de récolter des informations précises sur la composition en espèces et la structure de taille des poissons qui exploitent les zones côtières non chalutables et qui ne font présentement pas l’objet d’un relevé », indique Marie-Julie Roux.
L’équipe est confiante que la technologie des caméras vidéo sous-marines appâtées permettra de révéler certains des mystères qui persistent dans le cycle de vie d’espèces emblématiques de l’estuaire du Saint-Laurent comme le flétan de l’Atlantique. « Bien que le flétan fasse l’objet d’une pêche commerciale dans l’estuaire depuis de nombreuses décennies, les zones de nourriceries où les juvéniles se développent demeurent inconnues à ce jour. Dans le cadre de ce projet, nous misons sur de nouvelles technologies pour recueillir des informations qui nous permettront ensuite de mieux protéger l’habitat essentiel de cette importante ressource », conclut Dominique Robert.
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