Le plus récent numéro de la revue internationale d’études québécoises Globe (vol. 17, no 2) vient d’être publié. Il porte sur les enjeux du modèle des sociétés du savoir tels qu’ils sont vécus au Québec. Ce numéro est dirigé par Jean Bernatchez, professeur de l’UQAR, en collaboration avec Florence Piron, professeure de l’Université Laval. Jean Bernatchez signe aussi la note introductive et un article ayant pour titre « Le Rapport mondial de l’UNESCO sur les sociétés du savoir. État des lieux au Québec, dix ans plus tard ».
Ce rapport mondial de l’UNESCO publié en 2005 propose un idéal inspirant, celui des sociétés du savoir. Une « société du savoir » met en place des institutions et des politiques favorisant l’accès du plus grand nombre à la connaissance et à la pensée critique, ainsi que l’utilisation dans les pratiques sociales de savoirs scientifiques pertinents aux finalités de paix et de développement humain, selon des modalités associées au partage et à la collaboration. Cet idéal s’oppose au modèle de « l’économie du savoir » orienté plutôt vers la privatisation des connaissances. Celui-ci influence la plupart des politiques scientifiques nationales mises en œuvre au cours des deux dernières décennies, mais on observe au Québec et ailleurs dans le monde plusieurs initiatives individuelles et collectives qui participent plutôt à l’idéal des sociétés du savoir.
La « science ouverte » est un des principes constitutifs des sociétés du savoir. Une note de recherche de Nancy Emond de l’Université Laval donne un aperçu de la pratique de la science ouverte dans huit universités québécoises francophones. Elle définit le concept comme une nouvelle forme de pratique de la science caractérisée par une production commune de connaissances par des chercheurs de disciplines variées et par des acteurs non scientifiques, une production dont les résultats sont accessibles gratuitement. Elle relève que sur les 736 unités de recherche qu’elle a analysées, 52% sont formées de chercheurs provenant de plus d’une discipline et 40%, de plus d’une université. En moyenne, 35% de ces unités pratiquent la science ouverte. L’UQAR est l’université québécoise qui pratique le plus la science ouverte (60%), et cela de manière très significative. La science ouverte est plus pratiquée en sciences humaines et sociales (44%) qu’en sciences de la santé (24%). Les unités de recherche établies en région pratiquent davantage la science ouverte, comme c’est le cas aussi des unités multidisciplinaires et interuniversitaires.
La revue Globe est accessible dans les bibliothèques universitaires via la plateforme Érudit. Ce numéro de 246 pages propose huit articles scientifiques et onze recensions d’ouvrages d’études québécoises.
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