L’UQAR compte le second plus important contingent de chercheurs membres du réseau ArcticNet parmi les universités canadiennes. Dédié à l’étude des changements climatiques dans l’Arctique canadien, ce regroupement joue un rôle crucial à l’égard du développement et de la diffusion des connaissances sur cette région où se concentrent des enjeux majeurs sur les plans environnemental, socioéconomique et politique.
Une quinzaine de chercheurs de l’UQAR sont membres du réseau ArcticNet. Ceux-ci sont des spécialistes en biologie, en géographie, en océanographie et en transport maritime. « ArcticNet est un réseau de centres d’excellence en sciences naturelles, en sciences de la santé et en sciences sociales », souligne le titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biodiversité nordique, le professeur Dominique Berteaux. « Il permet aux spécialistes qui travaillent dans l’Arctique d’échanger et de travailler en commun dans une même structure. Les travaux de ces chercheurs éclairent les décideurs dans leurs choix politiques. »
ArcticNet compte plus de 145 chercheurs et plus de 1000 étudiants aux cycles supérieurs, chercheurs postdoctoraux, associés de recherche et autres spécialistes issus de 32 universités canadiennes. Le réseau regroupe également plus de 150 organisations partenaires provenant de quatorze pays. « ArcticNet favorise les échanges entre les chercheurs et les personnes intéressées par l’Arctique, comme les communautés inuites, les industries et le monde politique. Cette cohésion est indispensable pour un partage efficace des connaissances », note le professeur Berteaux.
C’est en décembre 2003 qu’ArcticNet a été fondé. Par le biais de ce réseau, les chercheurs ont un accès privilégié à l’Arctique canadien. Si le NGCC Amundsen est leur plateforme de recherche principale pour étudier le littoral, ils peuvent également compter sur un réseau de plusieurs stations de recherche terrestres et de laboratoires à la fine pointe.
Le développement de la nordicité comme axe d’excellence de l’UQAR a amené l’Université à jouer un rôle important au sein d’ArcticNet. « Notre bassin de chercheurs et d’étudiants est très dynamique. Nos chercheurs travaillent dans tout l’Arctique et bon nombre d’entre eux sont très proches des communautés nordiques. Ils étudient, par exemple, les savoirs traditionnels », mentionne M. Berteaux.
Par son positionnement géographique, l’Université du Québec à Rimouski a un accès privilégié aux recherches sur le terrain dans les domaines de la biologie, de la chimie, de la géographie et de l’océanographie, entre autres. « Cette proximité se reflète dans plusieurs recherches et dans le rapport qu’entretiennent certains chercheurs avec les communautés locales », observe le titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biodiversité nordique.
Changements climatiques
Le professeur Berteaux est le directeur d’un projet de recherche portant sur les effets des changements climatiques sur la faune de l’Arctique canadien. Des chercheurs de l’Université de l’Alberta, de l’Université Laval, de l’UQAR et du gouvernement du Canada, et une vingtaine d’étudiants et d’assistants inuits sont impliqués dans ce projet.
Commencé en 2004, dès la formation du réseau, ce projet est financé à la hauteur de 1 million $ par année par différents partenaires financiers, dont ArcticNet. « Nous faisons énormément de travail de terrain, et ce, dans une dizaine d’endroits différents. Nous pouvons passer des mois dans l’Arctique à chaque année, autant les chercheurs que les étudiants. Les données que nous ramenons du terrain sont uniques au monde », indique M. Berteaux.
Au cours des dix dernières années, l’équipe dirigée par le professeur Dominique Berteaux a joué un véritable rôle de « sentinelle de l’Arctique ». Ils ont d’ailleurs observé de grands changements. « L’Arctique se transforme très rapidement, d’une part avec le réchauffement du climat et d’autre part, à cause du développement démographique et économique. La quantité d’enfants et de jeunes dans l’Arctique est frappante. Les maisons sont surpeuplées. Cela s’accompagne de différents problèmes sociaux. »
L’attrait des ressources naturelles, comme le pétrole, le gaz naturel, le fer, le nickel et les diamants, soulève des questions sur le plan du développement durable de l’Arctique. « Il y a un appétit grandissant de la planète pour des nouvelles sources d’énergie et de minerais. C’est très net quand on visite l’Arctique. En dix ans, on a vu beaucoup de changements. Il y a une fébrilité pour aller chercher ces ressources. Nous sommes rendus dans les fonds de tiroir de la planète, au fond des océans et dans les zones polaires. Cela génère des appréhensions, car il s’agit d’endroits assez fragiles d’un point de vue environnemental », conclut le professeur Berteaux.
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