Le professeur Réjean Tremblay, de l’Institut des sciences de la mer de l’UQAR, et son collègue Ramon Filgueira, de l’Université Dalhousie, viennent d’obtenir un financement de plus de 3,4 M$ pour réaliser un vaste projet de recherche sur les moules triploïdes en partenariat avec Atlantic Aqua Farms. Un projet soutenu par Génome Québec.
L’équipe des professeurs Tremblay et Filgueira développera des approches biotechnologiques fondées sur la génomique afin d’optimiser la production de souches triploïdes robustes de moules. « Les moules triploïdes ont trois jeux de chromosomes et, en raison de leur stérilité, elles croissent plus rapidement et sont plus résistantes que les moules diploïdes, qui ont pour leur part deux jeux de chromosomes. Par contre, la triploïdisation peut entraîner une perte de résistance face aux vagues de chaleur. Notre projet de recherche vise ainsi à améliorer l’efficacité de la production de moules triploïdes afin qu’elles résistent bien au stress thermique des estuaires de l’Île-du-Prince-Édouard », explique le professeur Tremblay.
L’aquaculture est une avenue prometteuse pour améliorer la production de sources de protéines durables pour la consommation humaine. « Sur le plan des émissions de gaz à effet de serre (GES), l’aquaculture génère des émissions mondiales moyennes environ 10 fois inférieures à celles de la production de viande bovine et de la moitié de celles de la production de volaille. Le développement de la filière de la production de mollusques et d’algues comme source de protéines animales et végétales favorisera la sécurité alimentaire et aidera le Canada à atteindre son objectif de zéro émission nette d’ici 2050 », indique le professeur de l’ISMER-UQAR.
Générant des revenus annuels de plus de 60 M$, la mytiliculture est l’une des industries les plus importantes de l’Île-du-Prince-Édouard. La moitié des moules consommées en Amérique du Nord provient d’ailleurs de cette province des maritimes. « Notre partenaire Atlantic Aqua Farms est un joueur majeur dans l’industrie de la production et de la transformation de moules avec plus de 4500 acres de concessions d’eau. Notre projet de recherche améliorera sa production sans pour autant augmenter son empreinte écologique », souligne le professeur Tremblay.
Les polyploïdes sont fréquemment utilisés dans l’industrie des huîtres aux États-Unis, en France, au Royaume-Uni et en Nouvelle-Zélande. « Les triploïdes permettent d’accroître l’efficacité de la conchyliculture dans un laps de temps relativement court et tout gain peut être maximisé en utilisant la sélection assistée par le génome. Présentement, il n’y a pas d’entreprise qui produit des moules triploïdes au Canada. Nos travaux basés sur la génomique renforceront le leadership du pays, et particulièrement de l’Île-du-Prince-Édouard, en matière d’innovation aquacole et créera des emplois hautement qualifiés en Atlantique », conclut le professeur Réjean Tremblay.
Les travaux de recherche des professeurs Tremblay et Filgueira vont se poursuivre jusqu’en 2026. Plus de 23 M$ seront alloués à des équipes québécoises dans le cadre du Programme de partenariats pour les applications de la génomique de Génome Canada.
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