Des chercheurs de l’UQAR viennent de publier une recherche dans la prestigieuse revue Nature Communications qui présente des avancées majeures à l’égard de la stabilité des écosystèmes.
Candidate au doctorat en biologie, Claire Jacquet est l’auteure principale de cette recherche cosignée par ses collègues Charlotte Moritz (UQAR-ISMER), Lyne Morissette (M-Expertise Marine), Pierre Legagneux (UQAR), François Massol (Université Lille), Philippe Archambault (ISMER) et Dominique Gravel (Université de Sherbrooke). Intitulé « No complexity-stability relationship in empirical ecosystems », l’article publié dans Nature Communications résout un débat qui perdure depuis une quarantaine d’années en écologie sur la compréhension des mécanismes responsables de la stabilité et de la longévité des écosystèmes.
En 1972, Sir Robert May a développé un modèle mathématique prédisant que les écosystèmes complexes ne devraient pas exister en raison de leur trop grande sensibilité aux perturbations. « Selon cette théorie, nous ne devrions trouver sur terre que des écosystèmes relativement simples avec peu d’interactions entre les espèces qui les composent. Or, cette idée va à l’encontre de nombreuses preuves d’écosystèmes diversifiés, comme les forêts tropicales et les récifs coralliens. Plus généralement, dans le contexte actuel de changement climatique et de dégradation des habitats par les activités humaines, comprendre et prédire l’effet de ces perturbations sur les écosystèmes dont nous dépendons est un défi de société majeur. Les écosystèmes marins fournissent par exemple l’unique source de protéine pour plusieurs centaines de millions d’êtres humains, dans les pays en développement notamment. Cette étude ouvre la voie à une meilleure compréhension des mécanismes permettant aux écosystèmes de se régénérer après une perturbation », explique Mme Jacquet.
L’équipe de chercheurs a compilé et analysé les données provenant de 116 écosystèmes terrestres, marins et d’eau douce afin d’évaluer les prédictions du modèle de May. « Si les résultats montrent que ces prédictions ne sont effectivement pas vérifiées, une analyse poussée au moyen de techniques de randomisation démontre que la structure très organisée des flux des biomasses observés entre les prédateurs et leurs proies est l’un des principaux fondements de la stabilité des écosystèmes. Ces résultats permettent d’expliquer les similarités de structures observées entre les écosystèmes et sont susceptibles de résoudre un débat vieux de plus de 40 ans en écologie », indique Claire Jacquet.
Ces travaux de recherche apportent un éclairage majeur à plusieurs problèmes pratiques de l’écologie. L’article « No complexity-stability relationship in empirical ecosystems » peut être téléchargé ici.
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