Deux entreprises de valorisation des bioressources marines ont récemment été développées par des diplômés aux doctorats en biologie et en océanographie de l’UQAR. Accompagnées par Entrepreneuriat UQAR, Seabiosis et Iso-BioKem sont en voie de démontrer que les sciences naturelles, le génie et le monde des affaires vont de pair quand on sait saisir une bonne idée commerciale.
Lancé en 2012, Entrepreneuriat UQAR est une initiative qui a pour mission de développer une culture entrepreneuriale chez les étudiants de même que chez les nouveaux diplômés de l’Université. Au cours des derniers mois, Entrepreneuriat UQAR a intensifié son mandat d’accompagnement des jeunes entrepreneurs. « Entrepreneuriat UQAR vise à développer une culture entrepreneuriale et à soutenir les étudiantes et les étudiants qui ont des projets d’entreprises », explique la coordonnatrice Marie-Josée Richard. « L’objectif, c’est d’aiguiller ces futurs entrepreneurs afin qu’ils aient une vision claire de leur projet et qu’ils connaissent les ressources qui peuvent les appuyer dans la réussite de leur entreprise. »
Seabiosis et Iso-BioKem sont deux projets qui ont bénéficié du soutien d’Entrepreneuriat UQAR. « Nous avons conseillé les promoteurs dans la phase de prédémarrage de leur entreprise et dans l’élaboration de leur plan d’affaires », mentionne Mme Richard. Formé de l’ancien président de TELUS Québec, Hugues St-Pierre, du vice-président Marché consommateur de TELUS Québec, Clément Audet, et de Jean-François Ouellet, directeur général de la Fondation de l’UQAR, le comité qui gère le Fonds Jinette-Côté a octroyé une bourse de 10 000 $ à chacun des projets afin de soutenir le démarrage de Seabiosis et d’Iso-BioKem.
Seabiosis
doctorat en biologie, Élisabeth Varennes est l’entrepreneure derrière Seabiosis – En symbiose avec la mer avec son partenaire Sébastien Brennan-Bergeron, qui est bachelier en enseignement secondaire. Seabiosis a pour objectif de collaborer avec les entreprises spécialisées dans l’aquaculture des moules qui souhaitent diversifier leurs activités par la production d’algues destinées à la consommation humaine.
Titulaire d’un« Seabiosis est une entreprise qui œuvre dans la transformation des algues, une niche essentielle à développer pour exploiter cette ressource dans le domaine de l’alimentation. Les algues offrent de nombreux avantages pour la santé par leur apport en minéraux, en vitamines, en protéines et en acides aminés essentiels et peuvent être incorporés dans des salades, des mets à base de pâtes et des soupes », précise Mme Varennes.
En parallèle aux activités de transformation des algues, Élisabeth Varennes entend mettre à profit ses connaissances en biologie pour réaliser des projets de recherche en production des algues. « Je veux m’impliquer pour améliorer nos rendements et nos procédés en collaborant avec différents instituts de recherche. La recherche et le développement sont des éléments clés pour se démarquer dans notre domaine. »
Iso-BioKem
Directeur scientifique et président d’Iso-BioKem, Bertrand Genard est titulaire d’un doctorat en océanographie de l’UQAR. Avec ses collègues Alexandre Boudreau, étudiant à la maîtrise en ingénierie de l’UQAR, et Jean-Nicolas Béland, bachelier en administration des affaires des HEC, il a mis sur pied cette entreprise en biotechnologie spécialisée dans la production de micro-algues enrichies en isotopes stables.
« Iso-BioKem a développé un système de production de micro-algues afin d’extraire des biomolécules à haute valeur ajoutée pour alimenter les secteurs de pointe comme la recherche scientifique, le domaine biomédical, la pharmaceutique, les études environnementales et le développement agroalimentaire et industriel », expose M. Genard.
Les isotopes stables sont fréquemment utilisés pour déterminer la capacité d’un organisme à assimiler certains composés ou certains médicaments. « En médecine, par exemple, on insère dans la nourriture du patient des protéines enrichies en isotopes pour voir comment celles-ci sont assimilées. Une fois que le patient les a ingérées, il est facile de détecter et de quantifier ces protéines dans la circulation sanguine afin de déterminer si elles sont bien assimilées ou non grâce à leur signature isotopique », poursuit Bertrand Genard.
Iso-BioKem a développé une technologie qui lui permet de produire des micro-algues dont le niveau d’enrichissement isotopique frôle les 99 %. « Notre principal avantage concurrentiel, par rapport aux autres joueurs du marché, c’est que notre technologie permet une utilisation optimale de la matière première enrichie tout en limitant considérablement les pertes. En outre, notre mode de production réduit les coûts de production de façon importante en plus d’assurer une qualité du produit », observe Alexandre Boudreau. L’entreprise vise la commercialisation d’une première série de biomolécules en 2018-2019.
« Ces deux projets d’entreprises illustrent bien le potentiel, notamment sur le plan entrepreneurial, qui émane de la recherche en milieu universitaire et, dans ce cas-ci, plus particulièrement de l’UQAR », souligne le vice-recteur à la formation et à la recherche, François Deschênes. « Seabiosis et Iso-Biokem sont des modèles inspirants pour nos étudiantes et nos étudiants. Ils témoignent de la possibilité de passer d’une idée, à un projet de recherche, puis au monde des affaires et ainsi de créer soi-même ses débouchés professionnels en faisant carrière comme entrepreneur. » Rappelons que le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Exportation a octroyé, l’automne dernier, un financement de 254 000 $ sur trois ans pour la poursuite de la mission d’Entrepreneuriat UQAR.
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