Les sciences de la santé ont connu un essor majeur à l’UQAR depuis le début des années 2000. Que ce soit sur le plan de la formation, de la recherche et des services à la communauté, l’Université a mis de l’avant plusieurs initiatives prenant en compte la réalité des milieux desservis. Panorama de la place qu’occupe l’UQAR dans le domaine de la santé.
L’Est-du-Québec est un vaste territoire dont la faible densité de population suscite de nombreux défis quant à la dispensation des soins de santé. « Notre réalité est très différente de celle des grands centres urbains, ce qui a teinté à la fois nos développements en formation et en recherche. Par sa mission, l’UQAR contribue de longue date directement et indirectement au développement et au déploiement du système de santé que ce soit par la formation d’une main-d’œuvre qualifiée, par la recherche ou encore par la mise à niveau des connaissances de la population ou du personnel qui œuvre dans le réseau de la santé sur le territoire naturel de notre université », explique François Deschênes, vice-recteur à la formation et à la recherche. « Au fil des ans, nous avons développé plusieurs partenariats avec des acteurs du réseau de la santé qui ont permis de mettre de l’avant des solutions novatrices qui répondent aux besoins spécifiques de nos régions. »
C’est en 1974 qu’ont été donnés les premiers cours de sciences infirmières au campus de Rimouski. Depuis, l’UQAR a formé plus de 3050 bachelières et bacheliers en sciences infirmières dans les régions du Bas-Saint-Laurent, de Chaudière-Appalaches, de la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine et de la Haute-Côte-Nord. Afin de répondre à la pénurie d’infirmières et d’infirmiers, l’Université a procédé au cours des dernières années à la décentralisation de son baccalauréat en sciences infirmières sur le territoire de l’Est-du-Québec. Ainsi, en plus d’offrir ce baccalauréat aux campus de Rimouski et de Lévis, les infirmières et les infirmiers du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et de la Haute-Côte-Nord peuvent suivre cette formation universitaire sans quitter leur région. « Lorsqu’on les forme dans leur milieu, les infirmières et les infirmiers rehaussent leurs compétences tout en maintenant leur lien d’emploi. Cela a un impact majeur pour leur rétention et, par conséquent, pour la qualité des soins offerts aux populations », observe M. Deschênes.
L’UQAR forme, par ailleurs, des spécialistes de l’intervention auprès des individus, des groupes et des collectivités. Depuis huit ans, l’Université offre un programme de baccalauréat en travail social au campus de Rimouski. En plus d’être offerte au campus de Lévis depuis 2012, la formation a été donnée de manière ponctuelle sur la Côte-Nord, en Gaspésie et en Beauce. « Les diplômées et les diplômés en travail social sont appelés à intervenir dans une multitude de situations. Qu’il s’agisse d’inégalités sociales, de violence, de maltraitance, de dépendance ou encore de solitude, ce sont des agents de premier plan auprès des citoyens concernés. Ils jouent un rôle important en matière de services sociaux », poursuit François Deschênes. À ce jour, près de 400 étudiantes et étudiants de l’UQAR ont obtenu un baccalauréat en travail social depuis que l’Université offre cette formation.
L’Université du Québec à Rimouski est, de plus, particulièrement à l’affût des besoins pour le rehaussement des compétences et des connaissances des membres du réseau de la santé. Elle y contribue à travers des formations diversifiées portant, entres autres, sur l’exercice infirmier aux soins intensifs et en cardiologie, l’éthique de l’intervention en santé, la relation d’aide et les troubles du spectre de l’autisme. En outre, l’UQAR offre aux infirmières et aux infirmiers la possibilité de faire une maîtrise en sciences infirmières pour leur permettre de se spécialiser dans le secteur des soins critiques, de la santé mentale et des soins psychiatriques, de la santé communautaire, de la gestion des soins infirmiers et des maladies chroniques.
Recherche
La recherche en santé occupe une place de plus en plus grande à l’UQAR. Initié par des professeures en sciences infirmières, le Laboratoire de recherche sur la santé en région (LASER) rassemble des chercheuses et des chercheurs d’horizons variés qui consacrent leurs travaux à l’organisation des services de santé de première ligne en région, au soutien aux clientèles vulnérables et au vieillissement de la population dans un contexte régional. « Les recherches menées par le LASER concernent des problématiques qui touchent toutes les régions desservies par l’UQAR. Au fil des ans, le Laboratoire a développé une culture de partenariat de recherche en santé avec les partenaires des différents milieux. Ces partenariats permettent de développer et de transférer les connaissances à partir de problématiques qui sont observées sur le terrain », précise la directrice du LASER, la professeure Lily Lessard.
Plusieurs recherches ont été menées par la trentaine de chercheuses et de chercheurs membres du LASER depuis sa fondation en décembre 2009. Celles-ci ont porté, notamment, sur les soins palliatifs à domicile, sur les besoins en services de santé et services sociaux des populations sourdes et malentendantes, sur la santé mentale, sur l’attraction des infirmières en gérontologie, sur les saines habitudes de vie, sur la gestion des conflits des jeunes en milieu scolaire et sur la survivance au cancer. Une recherche sur l’optimisation des soins offerts aux patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde est également en cours.
L’un des effets structurants de la présence du LASER fut d’initier le Groupe de recherche en émergence sur la santé en région, le GRESER, qui a vu le jour en 2013 et qui est financé par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC). Réunissant des chercheuses et des chercheurs universitaires et des acteurs du réseau de la santé et des services sociaux, le GRESER a pour mission de consolider les capacités de recherche sur les services de santé et les pratiques professionnelles dans un contexte régional. « Notre groupe de chercheurs s’intéresse, entre autres, aux populations en situation de vulnérabilité qui vivent en région et aux meilleures stratégies à adopter pour faire avancer et transmettre les connaissances aux décideurs du système de santé œuvrant en région », note la directrice du GRESER, la professeure Nicole Ouellet.
Le transfert des connaissances a toujours été un enjeu au centre des priorités de l’UQAR. En 2011, l’Université lançait avec l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et les trois agences de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent, de la Côte-Nord et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine le Consortium InterEst Santé. Cette initiative a permis un rapprochement entre la recherche universitaire et les acteurs du système de soins de santé. Les travaux du Consortium InterEst Santé, réalisés par, pour et avec les acteurs de la santé en région, visent à améliorer l’accès et la qualité des services offerts aux communautés rurales, éloignées ou isolées grâce à la recherche appliquée sur les services de première ligne.
Les travaux rendus possibles grâce au Consortium InterEst Santé sont issus de problématiques identifiées par les intervenants de première ligne du réseau de la santé œuvrant en région. Ceux-ci ont par exemple porté sur des stratégies de recrutement et de rétention des professionnels de la santé dans les régions éloignées, l’intégration des infirmières praticiennes spécialisées en soins de première ligne, la prévention et la gestion des maladies chroniques au sein des communautés rurales et éloignées et le transfert des connaissances vers les milieux de pratique.
Les questions touchant au secteur de la santé sont également étudiées dans d’autres domaines de recherche, comme l’éducation, le développement régional, le travail social, la biologie, la chimie ainsi que le génie. Par exemple, des chercheurs en sciences de l’éducation de l’UQAR ont développé la plateforme PIALEF (Programme Interdisciplinaire d’Accompagnement en Ligne et d’Entraide Famille) pour aider les parents à détecter une anomalie ou un retard de développement chez leur enfant. En développement régional, des chercheuses et des chercheurs ont étudié les impacts d’un projet minier sur la population locale, les capacités d’adaptation et de résilience des communautés à l’égard d’un projet de développement des hydrocarbures ainsi que la résilience des communautés côtières à l’égard de problématiques comme l’érosion des berges. En travail social, des chercheuses et des chercheurs s’intéressent à l’accompagnement des groupes d’hommes en difficulté. En chimie, des travaux de recherche sont menés sur des molécules ayant des propriétés favorisant la lutte contre le cholestérol, le diabète et le cancer alors qu’en biologie certains chercheurs s’intéressent aux impacts du stress oxydant sur les maladies coronariennes. « L’UQAR n’a actuellement pas de faculté de médecine, mais elle est très active dans les domaines et les disciplines périphériques et complémentaires. Les initiatives menées sont diversifiées et porteuses pour le secteur de la santé dans son ensemble », souligne le vice-recteur à la formation et à la recherche de l’UQAR.
Transfert et mise à jour des connaissances
En plus de son souci constant de transmettre des savoirs à travers les formations ou dans le cadre de projets de recherche, l’Université du Québec à Rimouski et ses partenaires ont initié une formule visant à outiller la population de l’Est-du-Québec afin qu’elle devienne proactive à l’égard de sa santé. Ils ont lancé en 2012 une série de conférences populaires en santé. Plusieurs thèmes ont été traités depuis le lancement, soit le cancer, la douleur chronique, la santé mentale et les maladies chroniques. Ces conférences grand public sont données par des experts de l’UQAR et des différents centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Est-du-Québec.
La popularité de ces conférences a permis à l’UQAR de les déployer à Rimouski ainsi qu’à Gaspé, à Baie-Comeau et à Rivière-du-Loup grâce à la vidéoconférence. « C’est une formule qui a fait ses preuves et qui permet aux participantes et aux participants d’obtenir des connaissances scientifiques de pointe et de favoriser leur compréhension à travers des discussions avec des spécialistes dans un contexte de vulgarisation », mentionne la directrice du Service de la formation continue, Louise Bolduc. Rappelons que ces conférences s’adressent autant à la population qu’aux professionnels de la santé qui souhaitent mettre à jour leurs connaissances. Elles ont porté, cet automne, sur le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, de l’enfance à l’âge adulte.
En plus de ces formations pour le grand public, le Service de la formation continue de l’UQAR a développé des formations en ligne à l’attention des membres de l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec. La plus récente porte sur l’oncologie et elle est offerte sur le Web, de l’inscription à l’attestation. Conçue en fonction de la réalité professionnelle des infirmières et des infirmiers, cette formation est d’une durée de trois heures et peut être suivie par les infirmières et les infirmiers de l’ensemble du Québec dans un délai de 30 jours.
La mission de l’Université du Québec à Rimouski, qui est de favoriser l’accès à la formation universitaire, de faire avancer les connaissances et d’appuyer le développement des régions qu’elle dessert, s’incarne particulièrement dans les actions qu’elles mènent dans le secteur de la santé. « L’ancrage de l’UQAR au Bas-Saint-Laurent, en Chaudière-Appalaches, en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine et en Haute-Côte-Nord repose sur sa capacité d’être à l’écoute de ces populations et sur les partenariats que nous avons développés dans ces milieux. L’Université est sur une belle lancée avec les différentes initiatives menées en santé au cours des dernières années et je suis persuadé qu’elles serviront d’assises pour nous permettre de participer encore davantage au développement de nos régions », conclut François Deschênes.
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