Le professeur en sciences sociales du développement Steve Plante a codirigé un dossier spécial sur la recherche en région publié dans le dernier numéro du magazine Découvrir de l’Acfas.
Ce dossier a été préparé dans un contexte marqué par une tendance accrue vers la centralisation, tant sur le plan politique que démographique, dans quelques villes du Québec, explique le professeur Plante. « Cette conjoncture est dominée par une reconfiguration des services publics notamment en santé, en éducation et en recherche. Ainsi, il est important de s’interroger sur le rôle des universités, sur leurs modes de financement, leur représentation au sein de la société et sur les valeurs qui sous-tendent l’orientation et la pertinence des études supérieures. »
Selon le professeur Plante, la concentration et la centralisation des universités dans les grands centres ont des conséquences négatives susceptibles de faire oublier les avantages de la recherche dans de plus petites universités. « Les chercheurs dans les universités en région ont souvent une approche intersectorielle qui est rendue nécessaire par le peu d’acteurs en comparaison aux grands centres. Cela les oblige à développer un modèle plus flexible favorisant les partenariats, les travaux en phase avec les demandes des milieux, les méthodes collaboratives ou partenariales plus répandues et une relation de confiance entre les différents acteurs concernés dans le continuum recherche-utilisation », indique ce spécialiste en dynamique des acteurs en milieu côtier et insulaire qui a codirigé ce numéro spécial avec son collègue Pierre-André Tremblay, de l’UQAC.
Deux professeurs de l’UQAR participent également à ce numéro. Le professeur Pascal Bernatchez, titulaire de la Chaire de recherche du Québec en géoscience côtière, présente les travaux qu’il mène sur la gestion intégrée des zones côtières dans le cadre d’un entretien vidéo. Pour sa part, la titulaire de la Chaire de recherche du Canada en développement régional et territorial, la professeure Marie-José Fortin, signe avec son collègue Guy Chiasson, de l’UQO, un article sur le Centre de recherche sur le développement territorial.
Pour le professeur Steve Plante, une décentralisation de l’accès aux ressources doit reconnaître l’accès au savoir dans les régions. « Si la recherche en région s’effiloche, voire disparaît, les conséquences pourraient être très dommageables pour les communautés locales sur lesquelles elle est effectuée. Celles-ci pourraient se retrouver exclues ou marginalisées par une recherche trop métropolitaine qui, pour des raisons physiques et pratiques, ne peut être aussi sensible à la réalité de leurs communautés. Une vision trop métropolitaine risque de faire perdre le contact avec cette unité d’existence qu’est le Québec-en-ses-régions », conclut-il. Le magazine Découvrir est réalisé par l’Association francophone pour le savoir.
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