Le professeur Piero Calosi vient de publier, dans la prestigieuse revue Nature Communications, les résultats d’une recherche qui démontrent que l’acidification des océans a un impact potentiel sur la répartition du bigorneau commun, un escargot marin répandu sur le long des côtes de l’Atlantique Nord.
L’acidification de l’océan consiste en une réduction du pH de l’eau de mer observée à l’échelle globale. « Elle est attribuable à la dissolution accrue de CO2 atmosphérique associé aux activités humaines », indique le professeur au Département de biologie, chimie et géographie de l’UQAR. « Il est bien connu que la réponse physiologique d’un organisme à la température a un effet marqué sur sa répartition géographique, ce qui dicte sa sensibilité au réchauffement climatique. Toutefois, on connaît peu de chose sur les effets d’autres facteurs de changement global, comme l’acidification des océans, sur cette répartition. »
La recherche se démarque par sa façon d’intégrer la génétique des populations, la croissance et la minéralogie des coquilles et la réponse métabolique chez le bigorneau commun. Le professeur Calosi et ses collègues ont démontré que les différentes populations ont une sensibilité différente à l’acidification future des océans, particulièrement celles qui occupent la périphérie de son aire de répartition. Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont mené des tests sur six populations de bigorneaux communs provenant de trois régions climatiques différentes.
« Les populations subarctiques et arctiques étaient les plus sensibles aux impacts négatifs de l’acidification des océans. L’exposition à l’acidification des océans entraîne une réduction du métabolisme énergétique et cette réduction peut entraîner une réaffectation de l’énergie disponible aux organismes vers des fonctions fondamentales, comme la minéralisation de la coquille et la croissance », explique le professeur Calosi, premier auteur de l’étude.
Intitulé « Regional adaptation defines sensitivity to future ocean acidification », l’article publié dans la revue Nature Communication est cosigné par Sedercor Melatunan (University of Pattimura), Lucy M. Turner (University of Gothenburg), Yuri Artioli (Plymouth Marine Laboratory), Robert L. Davidson (University of Birmingham), Jonathan J. Byrne (University of Birmingham), Mark R. Viant (University of Birmingham), Stephen Widdicombe (Plymouth Marine Laboratory) et Simon D. Rundle (Plymouth University).
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