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Quels sont les facteurs déterminants dans l’attraction et la rétention de la main d’œuvre immigrante en région?

Jean-Pierre Pérouma est étudiant à la maîtrise en gestion des personnes en milieu de travail. (Photo : Boris Plique)

La question de l’immigration au Québec revient périodiquement dans l’actualité, particulièrement en ce qui a trait au recrutement de la main-d’œuvre immigrante et aux besoins des organisations, notamment celles situées en région. Réunionnais d’origine et établi avec sa famille à Rimouski, Jean-Pierre Perouma étudie les besoins et les motivations des Réunionnais à l’égard du marché du travail au Bas-St-Laurent.

« Avec le vieillissement de la population conjugué à l’exode des jeunes vers les grands centres, les organisations du Bas-St-Laurent vont souffrir de plus en plus du manque de main-d’œuvre qualifiée au cours des prochaines années. Le Québec reçoit 50 000 nouveaux arrivants annuellement, mais la région n’en accueille qu’environ 150 (0,3 %) », met en contexte M. Pérouma. Le dispositif de coopération entre le Québec et La Réunion a permis d’accueillir depuis 2004 plusieurs dizaines d’étudiants réunionnais au Bas-St-Laurent.

Jean-Pierre Pérouma réalise son étude dans le cadre de la maîtrise en gestion des personnes en milieu de travail, sous la direction de la professeure en gestion des ressources humaines Nadia Lazzari Dodeler. Mme Lazzari Dodeler est spécialiste des questions de l’employabilité des immigrants. Elle mène un projet de recherche sur les facteurs d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre immigrante dans les organisations en région.

« Au milieu des années 2000, la Conférence régionale des éluEs (CRÉ) du Bas-Saint-Laurent, les cégeps du Bas-St-Laurent et le Conseil régional de la Réunion ont mis en place un programme permettant aux cégeps d’accueillir des étudiants réunionnais dans des programmes collégiaux techniques dont les secteurs d’emplois étaient en pénurie. La Région Guadeloupe offrait également une bourse de mobilité aux étudiants. Or, plus de 10 ans après son implantation, il est pertinent d’évaluer si ce partenariat a réellement favorisé l’immigration en région », estime le chercheur.

Les entretiens auprès d’une douzaine de Réunionnais d’origine ayant étudié dans un cégep de la région et en emploi dans la région depuis au moins un an ont révélé que le dispositif mis en place a été bénéfique, autant sur le plan de l’attraction que de la rétention. « Avant leur arrivée au Québec, les Réunionnais ont choisi Rimouski pour la qualité de vie qu’ils y percevaient : la dimension humaine de la ville, la proximité de la nature, l’accueil réservé aux étrangers, etc. Au terme de leur formation de trois ans, ils ont vécu et apprécié cette qualité de vie. L’élément nouveau concernant la rétention, c’est que ces immigrants ont continué à chercher des éléments associés à la qualité de vie, cette fois, chez les employeurs, comme la conciliation travail-famille ou la flexibilité des horaires. On peut donc affirmer que le programme a permis de faire connaître, par l’expérience, les avantages de la vie en région », remarque M. Pérouma. 

« D’ailleurs, les candidats rencontrés ont trouvé un emploi en moins de deux mois après leurs études, ce qui témoigne de l’intérêt et de leur volonté à rester au Bas-St-Laurent. Par ailleurs, nous avons interrogé les candidats à savoir s’ils pouvaient quitter la région à moyen et long termes. Ceux qui considèrent cette option ont un intérêt pour s’installer dans une autre région semblable au Bas-St-Laurent sur le plan de la qualité de vie, et non dans les grands centres », précise-t-il.    

Les résultats des travaux de M. Pérouma et de la professeure Dodeler ont été publiés l’automne dernier. Ils constituent des pistes non seulement pour les organisations qui cherchent à recruter de la main-d’œuvre qualifiée, mais aussi pour les institutions d’enseignement dans leur recrutement d’étudiants étrangers.

 

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