Boucar Diouf est l’un des diplômés de l’UQAR les plus connus. Humoriste, vulgarisateur, conteur, auteur et chroniqueur, il est un biologiste qui a mis la science au cœur des multiples facettes de sa vie. Portrait du récipiendaire du Prix d’excellence 2016 des diplômés de l’Université du Québec à Rimouski.
Originaire du Sénégal, Boucar Diouf a fait son entrée à l’UQAR en 1991. Titulaire d’une attestation d’études approfondies en biologie végétale de l’Université de Dakar, il a traversé l’Atlantique pour faire des études en océanographie. « Les sciences de la mer me passionnaient parce que le Sénégal est un pays très marin. À l’époque, nos protéines venaient du poisson. Alors, il y avait une certaine demande d’expertise dans le domaine. » Sa thèse de doctorat a porté sur les facteurs de résistance au froid de l’éperlan arc-en-ciel et leurs influences sur sa biochimie post mortem à différents stades de développement.
C’est le professeur Pierre Blier qui a permis à M. Diouf de donner son premier cours universitaire à l’UQAR. « C’était évident au départ que ce garçon était brillant, mais surtout qu’il était doté d’une personnalité exceptionnelle. Il était agréable, curieux et extrêmement ouvert sur le monde. Il allait vers les gens et avait une facilité désarmante à les mettre en confiance. Malgré sa personnalité qui rayonnait, il était d’une modestie attachante et il ne s’en est jamais délesté, même aujourd’hui avec sa grande popularité et toutes ses reconnaissances », observe le professeur Blier.
Boucar Diouf a été chargé de cours en biologie pendant huit années. Il a d’ailleurs été admis au Cercle d’excellence de l’Université du Québec en 2007. Cette expérience en enseignement à l’UQAR a été déterminante dans son cheminement professionnel. « La carrière de chercheur ne m’intéressait pas. Je savais que ce ne serait pas pour moi. Mais je savais que j’avais une façon poétique de regarder et de raconter la science que les étudiants appréciaient. J’ai senti que mes forces étaient là, donc j’ai réorienté ma carrière. »
Une carrière et une vie dont la science occupe une place centrale, poursuit le titulaire d’un doctorat en océanographie (1998). « Quand je fais un spectacle d’humour, c’est un cours de science. Quand j’écris dans La Presse, quand je publie des bouquins, quand j’anime une émission de radio à Radio-Canada, c’est de la vulgarisation scientifique. Alors, j’ai mélangé ce que l’UQAR m’a donné avec ce que j’avais en moi, et cela fait quelque chose de singulier. »
Boucar Diouf conserve un profond attachement pour son alma mater et Rimouski. « L’immigration, c’est une deuxième naissance. Alors, mes souvenirs d’enfance sont ici, à Rimouski. J’ai passé les 16 premières années de ma vie au Québec, ici. Mes premières odeurs du Québec, mes premières rencontres, mes premières découvertes de la nourriture, mes premières interactions avec les Québécois me ramènent toujours ici. Et l’UQAR, c’est ma maison. » Rappelons qu’il a été le porte-parole du 83e Congrès de l’Acfas qui s’est tenu à l’UQAR en 2015.
Prix d’excellence
Le Prix d’excellence des diplômés de l’UQAR a été remis à Boucar Diouf lors de la dernière collation des grades du campus de Rimouski. Il en est le seizième récipiendaire. « C’est une reconnaissance qui me fait du bien et que j’ai acceptée avec humilité. Je prends ce prix comme une tape dans le dos pour me dire : « tu es des nôtres. Merci de parler de nous, de Rimouski et de la région. » Au printemps dernier, l’Ordre national du Québec a souligné le parcours et les réalisations de M. Diouf en lui remettant l’insigne de chevalier.
« L’UQAR peut sûrement s’enorgueillir d’avoir vu mûrir un vulgarisateur scientifique de cette trempe, mais aussi et surtout un humaniste d’une nouvelle teinte dont tout le Québec s’est vite entiché : un grand critique de notre société qui analyse notre monde et l’humain qui le peuple aux lumières des sciences naturelles, et surtout avec un humour optimiste qui permet de contrer les angoisses que les défis qui nous attendent engendrent avec parfois trop de fatalisme », souligne le professeur Pierre Blier.
Par son rôle de formation et de développement des connaissances, l’Université du Québec à Rimouski demeure un acteur clé du développement de l’Est du Québec, conclut Boucar Diouf. « L’UQAR est un organe vital de l’Est du Québec. Si la région était un organisme, l’UQAR en serait le cerveau. Quand on voit le nombre de diplômés formés ici et qui se dispersent sur le territoire, un peu comme des neurones qui partent du système central, on voit que l’apport de l’UQAR est important. »
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