Originaire de la France, Nicolas Martinez a choisi d’étudier à la maîtrise en ingénierie à l’UQAR afin d’acquérir une expertise qui lui a permis d’obtenir un emploi dans son domaine au Québec. En collaboration avec le TechnoCentre éolien, l’ingénieur a travaillé au développement d’un système de production d’électricité couplant l’éolien, et une unité de stockage, à une génératrice diesel destiné aux communautés isolées.
« Plusieurs communautés, villages ou camps miniers situés au nord du 50e parallèle qui ne sont pas reliés au réseau d’Hydro-Québec utilisent des génératrices propulsées au diesel pour générer de l’électricité. En plus d’être très onéreuse pour ces collectivités, l’utilisation de l’énergie fossile contribue au réchauffement climatique. Le but du projet de recherche est d’aider ces communautés nordiques à réduire leur consommation de diesel en la remplaçant par l’énergie éolienne, mais aussi de stocker l’énergie produite pour l’utiliser selon leurs besoins », indique M. Martinez.
Les travaux du chercheur, supervisés par le directeur du Laboratoire de recherche en énergie éolienne (LREE) Adrian Illinca, comprenaient notamment l’analyse énergétique du camp Esker, situé au bord du chemin de fer reliant Sept-Îles à Schefferville. Ils tenaient compte du potentiel éolien et de la consommation du camp, ainsi que le développement d’un logiciel de dimensionnement énergétique, utile pour déterminer le meilleur système de couplage éolien-diesel et le stockage à utiliser selon les besoin du site, le potentiel éolien, le type de génératrice, etc. D’autres étudiants du Laboratoire ont travaillé parallèlement sur d’autres aspects comme la faisabilité économiques, afin de pouvoir identifier les solutions les plus efficientes sur les plans techniques et financiers pour chacune des réalités des différentes communautés.
« Pour le stockage de l’énergie, l’air est stocké dans de grosses bonbonnes qui pourraient s’identifier à celles utilisées en plongée sous-marine. Le stockage est effectué lorsque les éoliennes sont capables de produire de l’électricité mais qu’il n’y a pas de besoin de la consommer, comme la nuit. Inversement, lorsqu’il n’y a pas de vent mais qu’il est nécessaire d’avoir de l’électricité, on n’a qu’à ouvrir les valves des bonbonnes pour utiliser l’air comprimé afin de réduire la consommation en diesel de la génératrice. Cette innovation optimise la part d’énergie renouvelable utilisée », explique M. Martinez.
Avant d’entamer sa maîtrise en ingénierie, Nicolas Martinez a complété le programme court de 2e cycle en énergie éolienne de l’UQAR, une formation permettant d’approfondir ses connaissances dans le domaine tout en complétant un projet d’innovation nécessaire à l’obtention de son diplôme d’ingénieur en France. « Avec mon diplôme d’ingénieur en poche, je cherchais à approfondir mes connaissances techniques et à m’adapter aux spécificités du Québec . Grâce à la maîtrise, j’ai ainsi combiné l’aspect pratique et pédagogique qui m’a permis d’aller chercher cette expertise particulière aux réalités québécoises », souligne-t-il.
Son parcours à l’UQAR lui a d’ailleurs pavé la voie vers l’obtention d’un emploi actuel d’analyste en énergies renouvelables chez Boralex, une société dont le siège social est situé à Kingsey Falls et qui développe, construit et exploite des sites de production d’énergie renouvelable au Canada, en France et aux États-Unis. « Au quotidien, je participe au développement et l’analyse de projets éoliens ou solaires. Mon emploi est donc en lien direct avec la spécialité que j’ai acquise à l’UQAR », conclut M. Martinez.
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