Katia Michaud, finissante au baccalauréat en travail social, a récemment rejoint la Baie d’Ungava, plus précisément la ville de Kuujjuaq, pour poursuivre la 2ᵉ partie de son stage au CLSC du Centre de santé Tulattavik de l’Ungava. C’est la première étudiante de l’UQAR à réaliser un tel stage en travail social dans cette contrée du Grand Nord québécois, qui a littéralement conquise la principale intéressée. La jeune femme originaire de Shawinigan y a découvert une parcelle de pays qui recèle autant de beauté que de richesses.
« J’ai beaucoup voyagé, j’ai fait des stages internationaux et j’ai même habité un an en Afrique. Je croyais que je ne serais pas dépaysée, mais il y a tout de même eu un certain choc culturel. Pas en arrivant, mais au bout de quelques semaines. C’est complètement différent : le rythme de vie est lent, harmonieux, tout est calme. Tu crois que tu ralentis assez ton rythme pour t’adapter, mais ce n’est pas encore assez lent. C’est un milieu de grands espaces et de grandes solitudes», explique Katia Michaud.
Elle intervient auprès des Inuits de Kuujjuaq, des gens très réservés mais néanmoins très accueillants, ouverts et rieurs selon elle. Ceux-ci vivent toutefois avec des blessures du passé qui sont pénibles à cicatriser. Katia cite entre autres le taux de suicide 11 fois plus élevé que la moyenne canadienne, ou encore la forte proportion de jeunes qui font l’objet d’un signalement à la protection de la jeunesse ( 30 % ).
« C’est important de ne pas généraliser, mais il faut admettre que c’est un milieu difficile. En même temps, je considère que c’est un beau défi, avec un cadre très flexible, très ouvert aux nouvelles idées. Je travaille notamment avec les jeunes dans un projet de cirque social. Deux artistes du Cirque du Soleil font des visites ponctuelles pour les initier. Ils font des apprentissages par le jeu et apprennent à se découvrir. C’est une source d’espoir pour eux. J’aime beaucoup travailler avec les jeunes, car je crois qu’ils sont le réel pivot pour les générations futures. Mais on ne fait pas le travail à leur place. On participe au processus et on leur donne des outils. C’est à eux de tracer leur chemin », ajoute Katia.
Dans le cadre d’un projet-pilote, Katia Michaud a également élaboré une trousse de sécurité pour les enfants à la maison, qu’elle présente aux parents. Avec ce premier contact, elle peut ensuite les sensibiliser à d’autres niveaux. Une chose est sûre, elle ne regrette en rien son choix de stage. Elle pense même s’installer dans le Grand Nord et continuer à travailler après avoir complété son DEC-BAC en travail social, qu’elle a amorcé au Cégep de Sherbrooke.
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