Une importante recherche sur la persévérance scolaire réalisée sous la direction du professeur Martin Gendron vient d’être dévoilée par la Table Éducation en Chaudière-Appalaches (TÉCA), le Forum jeunesse régional Chaudière-Appalaches (FJRCA) et les Partenaires de la Réussite Éducative en Chaudière-Appalaches (PRÉCA). L’étude identifie des facteurs pouvant influencer des jeunes à persévérer ou non dans leur parcours scolaire.
Cette recherche a la particularité d’avoir donné la parole à des jeunes de 10 à 35 ans de niveaux primaire et secondaire, à des étudiants en cheminement particulier, en formation professionnelle et en éducation aux adultes, à des décrocheurs, à des parents de jeunes à risque de décrochage scolaire et à des intervenants scolaires et sociaux. En tout, 250 participants ont été rencontrés sur le territoire dans le cadre d’entrevues de groupe menées de l’automne 2011 à l’hiver 2012. Cette étude a été réalisée grâce à la précieuse collaboration des milieux scolaires et communautaires.
Les résultats de l’étude ont permis d’identifier divers facteurs ayant une influence directe dans la décision de jeunes en Chaudière-Appalaches de persévérer ou non en vue de l’obtention d’un diplôme d’études secondaires. La volonté d’accroître son pouvoir d’achat à court terme, les problèmes personnels, les problèmes de santé physique ou psychologique, la venue d’un enfant, l’intimidation, la consommation d’alcool et de drogues sont du nombre. « Le décrochage scolaire est un phénomène multidimensionnel qui prend forme de façon différente pour chaque jeune concerné », souligne le professeur Martin Gendron.
Pour les cohortes entrées à l’école secondaire en 2005, la moyenne régionale du taux de diplomation et de qualification était de 60,8 % après 5 ans et de 75,9 % après 7 ans (MELS, 2013). Au total, 80,8 % des filles ont obtenu leur diplôme d’études secondaires en 2011 et 67,4 % des garçons, plaçant ainsi la région de Chaudière-Appalaches parmi les meilleures en province à ce chapitre. Le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport s’est fixé comme objectif de porter le taux de diplomation au Québec à 80 % après 5 ans d’ici 2020.
L’étude avance des pistes de réflexion et d’orientation dans le but de favoriser la motivation et la persévérance scolaires. Par exemple, la flexibilité de l’horaire des étudiants, l’utilisation de la technologie dans la pédagogie, la bonification des activités parascolaires et l’encadrement personnalisé des enseignants. « La relation maître-élève est cruciale dans la persévérance scolaire », observe le professeur Gendron. « Le rôle de l’enseignant est déterminant dans le lien que les jeunes entretiennent avec l’apprentissage et la mission de l’école. En ce sens, il est impératif de soutenir ces acteurs de première ligne et de valoriser davantage la profession enseignante. »
Cette étude d’envergure a été réalisée à l’initiative de la TÉCA, du FJRCA et de la PRÉCA. « Cette recherche nous servira de base de réflexion afin de proposer des orientations et des pistes d’action visant à appuyer les acteurs du milieu dans la lutte au décrochage scolaire et dans l’amélioration de la persévérance scolaire, notamment dans l’élaboration et l’application du plan d’action de l’entente régionale de partenariat en matière de persévérance scolaire et de promotion des carrières scientifiques et technologiques », indique Camil Turmel, président de la Table Éducation Chaudière-Appalaches.
Réalisée sous la direction du professeur Martin Gendron, la recherche a été effectuée par les professeures Julie Mélançonet Marie-Hélène Hébert, de l’UQAR, et le professeur Éric Frenette, de l’Université Laval, avec le soutien de plusieurs assistants et du Groupe de recherche sur l’Apprentissage et la Socialisation de l’UQAR (APPSO). Le document synthèse est disponible en ligne au www.uqar.ca/pr-psca/.
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