Après avoir complété une maîtrise en gestion de la faune et de ses habitats à l’Université du Québec à Rimouski, Patricia Glaz a récemment soutenu sa thèse de doctorat où elle se penche sur les impacts de la coupe forestière sur des lacs et des organismes aquatiques en forêt boréale.
La jeune femme originaire d’Argentine a échantillonné huit plans d’eau situés dans la forêt boréale du bassin hydrographique de la rivière Mistassibi-Est, à plus de 200 kilomètres au Nord du lac Saint-Jean. La moitié de ces lacs étaient ciblés par une coupe forestière, tandis que l’autre moitié était vierge de toute perturbation anthropique. La recherche s’est étalée de 2008 à 2010, pendant l’été, soit un été d’échantillonnage avant les coupes et deux autres après celles-ci.La jeune femme originaire d’Argentine a échantillonné huit plans d’eau situés dans la forêt boréale du bassin hydrographique de la rivière Mistassibi-Est, à plus de 200 kilomètres au Nord du lac Saint-Jean. La moitié de ces lacs étaient ciblés par une coupe forestière, tandis que l’autre moitié était vierge de toute perturbation anthropique. La recherche s’est étalée de 2008 à 2010, pendant l’été, soit un été d’échantillonnage avant les coupes et deux autres après celles-ci.
« L’objectif était de voir l’impact de la coupe forestière sur les réseaux trophiques aquatiques. J’ai évalué les impacts de cette perturbation sur la qualité de l’eau, sur les organismes, notamment les invertébrés, et aussi sur l’omble de fontaine, qui est l’espèce sportive la plus pêchée au Québec. J’ai pu comparer les lacs demeurés vierges et ceux qui ont été perturbés. Pour évaluer l’impact de la coupe forestière sur la qualité de l’eau, j’ai mesuré la chlorophylle a, la concentration en carbone organique dissous et la concentration en phosphore total dans l’eau», explique Patricia Glaz.
À partir de la technique des isotopes stables, la doctorante a déterminé que les producteurs primaires benthiques et la matière organique d’origine terrestre sont les principales sources de nourriture des macroinvertébrés benthiques dans tous les lacs échantillonnés. C’est de ces invertébrés que l’omble de fontaine se nourrit en grande partie.
« J’ai constaté qu’une année après la coupe, les concentrations de phosphore total et de carbone organique dissous ont sensiblement augmenté. Le carbone organique dissous, par sa contribution à la couleur de l’eau, diminuerait l’intensité lumineuse suffisamment pour nuire à la capture de proies par l’omble de fontaine qui est un prédateur très visuel et qui se nourrit principalement dans les profondeurs du lac. Dans des eaux moins transparentes, il s’est dirigé dans la zone pélagique des lacs pour se nourrir de zooplancton. Toutefois, l’année suivante, la situation revient quelque peu à la normale », soutient la chercheuse, en soulevant l’hypothèse que les réseaux trophiques aquatiques ont une certaine résilience à la perturbation de l’habitat.
Les résultats de cette thèse peuvent contribuer à une meilleure gestion de l’omble de fontaine. Celle-ci dépend indirectement de la matière organique produite par les écosystèmes forestiers riverains. On peut aussi soumettre l’hypothèse que les écosystèmes réussissent à se régénérer, puisque les lacs soumis à des perturbations revenaient à leur état original à moyen terme.
« Il serait intéressant de faire une telle étude sur une plus longue période, mais aussi à divers moments de l’année, puisque mes échantillons étaient pris pendant l’été. De prime abord, l’impact des coupes forestières ne semble pas si dramatique pour les écosystèmes aquatiques », conclut Mme Glaz.
Avant son arrivée à l’UQAR en 2006, Patricia Glaz avait complété un baccalauréat en biologie à l’Université de Buenos Aires, en Argentine. Sa maîtrise en gestion de la faune, complétée en 2008, et son doctorat en biologie ont été dirigés par le professeur Christian Nozais, spécialiste en écologie aquatique. Le cosuperviseur est Pascal Sirois, de l’Université du Québec à Chicoutimi. La thèse de Mme Glaz a été soutenue avec succès en juin dernier, sous le titre : « Impact d’une perturbation de type coupe forestière sur la structure et le fonctionnement trophique des lacs à omble de fontaine en forêt boréale ».
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