L’expertise de l’UQAR a été retenue pour réaliser un projet d’acquisition de connaissances sur les eaux souterraines des bassins-versants du Nord-Est du Bas-Saint-Laurent (PACES-NEBSL). Un projet d’envergure qui permettra de caractériser ces sources d’eau potable et d’outiller les organisations qui sont responsables de leur gestion.
Avec le resserrement de la réglementation provinciale sur la qualité de l’eau – à la suite, notamment, du drame de Walkerton, en 2000 –, les municipalités qui s’approvisionnent en eaux de surface doivent disposer d’une usine de filtration pour en assurer sa qualité. Une infrastructure onéreuse pour bien des municipalités de petite taille. Comme elles sont filtrées naturellement, les eaux souterraines représentent en revanche une source d’eau potable avantageuse sur les plans financier et environnemental pour les municipalités.
Aucune caractérisation des eaux souterraines n’a toutefois été réalisée sur le territoire municipalisé du Nord-Est du Bas-Saint-Laurent. Au printemps 2012, le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs a confié à l’UQAR le mandat de réaliser un projet d’acquisition de connaissances sur les eaux souterraines de ce territoire afin d’en connaître la qualité, la quantité et la vulnérabilité. Une étude qui est sous la coordination des professeurs Thomas Buffin-Bélanger et Gwénaëlle Chaillou, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la géochimie des hydrogéosystèmes côtiers.
S’étendant sur une superficie de quelque 4000 km2, le territoire étudié couvre en partie les MRC de Matane, de La Mitis, de Rimouski-Neigette et des Basques, soit des municipalités de Les Méchins à Trois-Pistoles. Le territoire visé par la cartographie hydrogéologique représente une bande côtière de 15 km le long du littoral du Saint-Laurent ainsi que quatre corridors de 20 km de large le long des rivières Matane, Mitis, Rimouski et Trois-Pistoles. Ce territoire constitue également une partie significative du territoire couvert par l’Organisme des bassins-versants du Nord-Est du Bas-Saint-Laurent (OBVNEBSL).
Ce projet d’acquisition de connaissances sur les eaux souterraines du Nord-Est du Bas-Saint-Laurent est chiffré à plus de 1 M $. Il est appuyé par le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, la Conférence régionale des éluEs du Bas-Saint-Laurent, les MRC de Matane, de La Mitis, de Rimouski-Neigette et des Basques, le Conseil régional de l’environnement, l’OBVNEBSL et le Comité ZIP du Sud-Est de l’estuaire.
« C’est un projet très stimulant et très structurant pour l’UQAR », indique le professeur Buffin-Bélanger. « En plus de développer une expertise sur les eaux souterraines de notre région, nous allons transmettre ces connaissances à nos partenaires régionaux et locaux. Plusieurs municipalités du Bas-Saint-Laurent éprouvent des difficultés à trouver des sources d’approvisionnement en eau potable et nos travaux mèneront à la production de cartes localisant, notamment, les formations géologiques du territoire, les principaux aquifères de la région ainsi que leurs zones de recharge et de forte vulnérabilité à la contamination. »
Un premier rapport portant sur les données existantes a été déposé à la fin du mois de mars. « Nous avons créé une base de données à partir des données éparses provenant des municipalités, des MRC et des différents ministères. Certaines remontent au milieu des années 1960. Nous avons environ 4800 points de données hydrogéologiques sur notre territoire, tels hauteur d’eau, stratigraphie de colonne sédimentaire, qualité de l’eau et volume d’eau », mentionne la professeure Chaillou. Des consultations pour connaître les problématiques des municipalités à l’égard à leur aquifère ont aussi été menées.
Dans les prochains semaines, l’équipe des professeurs Buffin-Bélanger et Chaillou va évaluer quelles sont les données manquantes sur le territoire. « Le premier rapport nous a donné un portrait des connaissances actuelles et des problématiques en présence. À partir de ces données, nous allons déterminer où nous allons forer cet été et effectuer des tests de qualité et de quantité d’eau », poursuit la titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la géochimie des hydrogéosystèmes côtiers.
Les chercheurs de l’UQAR remettront leur rapport final au printemps 2015. Ce rapport comprendra un portrait complet des eaux souterraines du Nord-Est du Bas-Saint-Laurent ainsi que des outils permettant aux partenaires du projet d’assurer une bonne gestion de cette ressource. Soulignons, enfin, que plusieurs partenaires scientifiques sont impliqués dans le projet, soit les professeurs de l’UQAR Bernard Hétu et Nathalie Lewis, l’INRS-ÉTÉ, l’UQAM, Renald McCormack de la firme Envir’eau Puits, l’Observatoire global du Saint-Laurent. Trois agents de recherche, Maud Touchette, Claude-André Cloutier et Mireille McGrath Pompon, ainsi qu’une dizaine d’étudiants y sont également associés.
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