Candidate au doctorat en océanographie, Audrey M. Rémillard est boursière du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologie. Totalisant 12 500 $, cette bourse est attribuée à l’étudiante de l’UQAR par le biais de la programmation scientifique du regroupement stratégique GEOTOP.
Audrey M. Rémillard effectuera un stage de cinq mois, de juillet à décembre, au laboratoire Nordic Laboratory of Luminescence Dating, situé à Roskilde au Danemark. Elle y analysera des échantillons prélevés ce printemps sur plusieurs sites aux Îles-de-la-Madeleine dans le cadre de sa thèse de doctorat sur les conséquences de la hausse du niveau marin dans les provinces maritimes du Canada.
Cette hausse est amplifiée par un mouvement d’affaissement de la croûte terrestre, et ce, depuis la déglaciation. Selon la doctorante, les récentes projections du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) seront surpassées. « Aux Îles-de-la-Madeleine, les conséquences de cette hausse sont déjà bien présentes, puisque 70 % du littoral de l’archipel est en ce moment à risque d’érosion et/ou de submersion », indique-t-elle.
La thèse de Mme M. Remillard vise à élaborer une synthèse sur les variations du niveau marin aux Îles-de-la-Madeleine afin de replacer la hausse actuelle dans un contexte global à plus long terme. « Le mouvement d’affaissement de la croûte terrestre qui affecte cette région dépend directement de la configuration et de l’épaisseur des glaciers lors de la dernière glaciation, c’est-à-dire il y a environ 20 000 ans. Cependant, à l’heure actuelle, les connaissances concernant le schéma de la dernière glaciation sont lacunaires et contradictoires. Notre compréhension des variations du niveau de la mer qui en découlent est donc fragmentaire. La clé pour répondre à mon projet de recherche est d’établir une chronologie adéquate, d’une part, des mouvements glaciaires qui ont touché les Îles puisqu’ils influencent directement les variations subséquentes du niveau marin et, d’autre part, des indices de variations du niveau marin sur l’archipel afin d’en établir l’évolution. »
La technologie utilisée au laboratoire Nordic Laboratory of Luminescence Dating permettra de dater les sédiments prélevés par l’océanographe aux Îles-de-la-Madeleine. « L’obtention d’une bonne chronologie, ou d’une bonne datation, est difficile par des méthodes plus conventionnelles comme le radiocarbone (14C), puisque le matériel datable comme les fragments de bois ou de plantes, ou encore les coquillages, sont rares dans les dépôts sédimentaires que j’étudie », explique Audrey M. Remillard. « Donc, la meilleure alternative est de dater les sédiments eux-mêmes. La méthode préconisée porte le nom de luminescence stimulée optiquement et consiste à dater la dernière fois où les sédiments ont été exposés à la lumière du jour avant de se faire enfouir. » Rattaché à l’Université d’Aarhus, Le laboratoire Nordic Laboratory of Luminescence Dating est un leader mondial dans cette méthode de datation.
Le directeur de thèse d’Audrey M. Rémillard est le professeur Guillaume St-Onge, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en géologie marine. L’étudiante est également codirigée par le professeur Pascal Bernatchez, titulaire de la Chaire de recherche en géoscience côtière, et Bernard Hétu, professeur associé au Département de biologie, chimie et géographie de l’UQAR.
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