Candidates à la maîtrise en gestion de la faune et de ses habitats et au doctorat en biologie, Camille Morin et Sandra Lai ont eu l’occasion d’étudier le renard arctique, l’été dernier, lors d’un stage à l’Arctic Fox Center d’Islande.
Ouvert en 2010, ce centre de recherche sur le renard arctique, situé dans la Ville de Súðavík, accueille des volontaires des quatre coins du monde pour participer aux recherches menées dans la Réserve Naturelle de Hornstrandir et pour guider les visiteurs de leur musée. Les activités de recherche portent sur l’impact de l’écotourisme sur le renard et le suivi de la reproduction de cette espèce.
« Le renard arctique est le seul mammifère terrestre natif d’Islande », indique Mme Lai. « Depuis l’installation des hommes dans ce pays, il y a environ 1000 ans, le renard arctique a toujours été chassé pour sa fourrure ou pour assurer la protection du bétail. Considéré comme nuisible par les éleveurs de moutons et d’eiders à duvet, il a subi de nombreuses campagnes d’éradication. »
L’impact réel de la prédation du renard sur les moutons est encore aujourd’hui une source de polémique en Islande. Le renard est d’ailleurs chassé intensivement afin d’encadrer la croissance de l’espèce. « L’Arctic Fox Centre a vu le jour grâce aux efforts du professeur Páll Hersteinsson et du Dr. Ester Rut Unnsteinsdóttir afin de réhabiliter le renard arctique », mentionne Mme Morin.
Camille Morin a passé un mois et demi, de juin à juillet, à étudier sur le terrain le renard arctique dans la Réserve Naturelle de Hornstrandir. Pour sa part, Sandra Lai a passé un mois en stage, dont deux semaines sur le terrain dans le Hornstrandir, où on retrouve la plus grande densité de renard arctique en Islande.
« En tant qu’étudiante travaillant sur le renard arctique, il s’agit d’une grande opportunité de pouvoir faire un séjour de terrain dans une aire d’étude où les contraintes écologiques sont différentes de celles de notre aire d’étude du Haut Arctique Canadien. En particulier sur l’île Bylot, les renards sont des prédateurs spécialistes qui consomment principalement des lemmings. En Islande, les lemmings sont absents. Les renards ont un régime alimentaire plus généraliste et se nourrissent principalement dans les colonies d’oiseaux marins ainsi que de tout ce qu’ils peuvent trouver sur la côte, comme des mollusques, des poissons ou des carcasses », explique Mme Morin.
Selon Mmes Lai et Morin, ce stage international fut enrichissant tant sur le plan humain que professionnel. « Je recommande fortement cette expérience de terrain aux nombreux étudiants au baccalauréat en biologie, particulièrement à ceux qui voudraient par la suite appliquer comme assistant de terrain à l’île Bylot. Le travail de guide au musée permet aussi de se familiariser avec tout ce qui touche au renard arctique et de vulgariser en anglais nos connaissances sur cette espèce », conclut Mme Lai.
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biodiversité nordique, le professeur Dominique Berteaux dirige les deux étudiantes en biologie. Notons que Camille Morin a obtenu la bourse Stage en milieu professionnel d’EnviroNord pour son séjour en Islande.
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