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« Je suis capable! » : un programme de culture scientifique aussi bénéfique pour les enseignants que les élèves

Lancé en 2011 par le Carrefour des sciences et technologies de l’Est du Québec, Je suis capable! permet aux élèves de 5e et de 6e année du primaire de s’initier aux sciences et aux technologies. Le programme de culture scientifique vient de faire l’objet de deux études exploratoires qui montrent les retombées positives tant pour les enseignants que les élèves qui y participent.

Je suis capable! a été mis sur pied afin de développer une culture scientifique et de soutenir la persévérance scolaire chez des jeunes en provenance de milieu présentant un haut taux de décrochage scolaire. Le programme se déroule sur deux ans, notamment à l’UQAR, et permet aux élèves participants d’avoir accès à seize ateliers répartis sur quatre jours lors desquels ils s’initient à différents champs disciplinaires en science et technologie dont la biologie, l’architecture, le génie, la robotique, l’archéologie, la chimie, l’océanographie, etc. Depuis 2011, ce sont plus de 1000 élèves qui ont bénéficié du programme Je suis capable! (JSC).

La professeure en sciences de l’éducation Catherine Simard et Marie-Jeanne Rioux, coordonnatrice de la Chaire de recherche du Canada en biodiversité nordique, se sont penchées sur les retombées de ce programme qui est aujourd’hui coordonné par l’organisme Technoscience Est-du-Québec. Dans un premier temps, elles se sont intéressées aux impacts de JSC sur les enseignants du primaire.

Les résultats de cette première étude indiquent que le programme leur apporte de nouvelles connaissances (35,7 %), expose les enseignantes et les enseignants à de nouvelles approches pédagogiques (35,7 %) et donne accès à de nouvelles connaissances pouvant être retransmises en classe (28,6 %). « L’analyse des réponses des enseignants laisse entendre que cette forme de collaboration étroite proposée par le programme JSC, entre l’Université et le Cégep de Rimouski, entre autres, et les écoles primaires, constitue une certaine forme de formation continue pour les enseignants y participant avec leurs élèves. Ils évoquent l’appropriation ou encore, l’approfondissement de leur propre culture scientifique. De plus, les ateliers utilisent des stratégies d’enseignement spécifiques à la science et aux technologies. Celles-ci pourront être de nouveau proposées aux élèves, par l’enseignant, une fois en classe », explique la professeure Simard.

Dans la seconde partie de l’étude, les chercheuses de l’UQAR, avec la collaboration de Stéphanie Paquet, nouvelle coordonnatrice de Je suis capable!, ont analysé les retombées du programme pour les élèves du 3e cycle du primaire. Pour ce faire, elles ont demandé aux enseignantes et aux enseignants concernés de noter leurs observations quant aux apprentissages de leurs élèves en science et en technologie, au développement de leur intérêt pour ces domaines et à leur motivation.

« Certains enseignants mentionnent que le programme a facilité la rétention des savoirs par les élèves. Le contexte des ateliers, l’environnement stimulant – comme des laboratoires –, la manipulation et l’expérimentation soutiendraient ces nouveaux apprentissages et leur rétention. Par ailleurs, les élèves ont découvert qu’il était possible d’approfondir des thèmes qu’ils croyaient bien connaître et ils ont mieux compris la démarche scientifique et l’importance d’avoir une hypothèse avant de débuter », mentionne la professeure Simard. En outre, plusieurs élèves ont montré un intérêt ou une curiosité pour les sciences.

Mentionnons que les ateliers de Je suis capable! qui se sont déroulés à l’UQAR et à l’ISMER ont été donnés par des étudiantes et des étudiants aux cycles supérieurs. « Cela leur donne une bonne occasion de montrer leurs talents de vulgarisateurs scientifiques, ce qui est très important pour bien transmettre les connaissances. Sans oublier que nos étudiantes et étudiants peuvent devenir des modèles signifiants et de persévérance scolaire pour ces jeunes. Et, le fait que ces ateliers aient lieu à même l’université, cela contribue à la démystifier et à peut-être susciter le désir de ces élèves d’y étudier un jour », conclut la professeure Catherine Simard. La première étude a été publiée en février dernier dans la revue SPECTRE, de l’Association pour l’enseignement de la science et de la technologie au Québec (AESTQ). La seconde étude sera quant à elle publiée en mai prochain, dans la même revue.

 

Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca