Les zostères sont des plantes à fleurs sous-marines qui forment de vastes herbiers sur les côtes de l’estuaire du Saint-Laurent. La zostère marine, classée espèce d’intérêt écologique par Pêches et Océans Canada, offre support, abri et nurserie pour de nombreuses espèces marines comme les poissons plats et leurs réseaux de racines souterraines contribuent à la stabilisation du sédiment, luttant ainsi contre l’érosion. Ces écosystèmes côtiers sont largement répandus autour du globe et connaissent un déclin mondial de leurs superficies sous la pression combinée des changements climatiques et activités humaines en développement. Les écosystèmes à zostère du Saint-Laurent quant à eux sont considérées en santé dans leur fonctionnement et leur distribution, et ce, malgré la présence d’un couvert de glace hivernal. Dans certains cas, cette présence de glace pourrait causer des régressions locales à ces écosystèmes en affectant la quantité et la qualité de la lumière reçue, paramètre essentiel pour les zostères qui réalisent la photosynthèse.
Afin de mieux comprendre les mécanismes et processus physiologiques en lien avec la lumière impliquée dans la survie durant l’hiver et la reprise de croissance suite à la débâcle printanière, nous avons monté début mai un système expérimental en bassin à la Station aquicole de l’ISMER de Pointe-au-Père. Notre objectif est de caractériser l’influence de la lumière sur les performances physiologiques chez les jeunes pousses de zostères du Saint-Laurent. Notre travail consiste à analyser les réponses de croissance, de production photosynthétique et d’utilisation des réserves de carbone de jeunes plantes soumises à quatre niveaux de lumière. Ces niveaux ont été déterminés en fonction des conditions naturelles du milieu mesurées sous la glace et au printemps, une fois la glace disparue.
L’expérience en cours semble montrer que les jeunes zostères sont capables de grandir très vite une fois que la glace a disparu, quelle que soit la quantité de lumière dans le milieu. Nous pensons que cela est relié aux réserves énergétiques constituées avant l’hiver puis stockées au niveau des rhizomes sous forme d’amidon. Les analyses en laboratoire que je vais réaliser dans les prochaines semaines permettront de mieux comprendre quels mécanismes entrent en jeu dans ce phénomène observé.
Cette étude est l’objet de mon stage de recherche de deux mois que je réalise dans le cadre de ma première année de Master 1 en océanographie biologique et de conservation des écosystèmes marins (Sorbonne Universités, France), supervisée par Fanny Noisette, professeure en océanographie biologique à l’ISMER. Le système expérimental que nous avons construit servira par la suite à mener d’autres expériences sur les zostères et les macroalgues afin de comprendre la physiologie de ces organismes et l’écologie de leurs communautés sous différentes contraintes environnementales (p. ex. : apports de nutriments, augmentation de la température, etc.).
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