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Comment les infirmières s’adaptent-elles au stress des soins intensifs?

Depuis quelques mois, les projecteurs sont braqués sur les conditions de travail des infirmières québécoises. Ces professionnelles de la santé vivent constamment des situations stressantes, à tel point que certains établissements de santé sont confrontés à des hausses d’absentéisme, de congés de maladie ou même de démissions. Étudiante à la maîtrise en sciences infirmières, Geneviève Parent-Racine étudie les sources de stress des infirmières aux soins intensifs, mais aussi leurs stratégies d’adaptation.

Dans le cadre de son projet de recherche, Mme Parent-Racine s’intéresse de façon particulière aux infirmières ayant de l’expérience dans leur profession qui intègrent les soins intensifs. « L’unité de soins intensifs prend en charge les patients en état critique, qui risquent des complications sévères et qui nécessitent une surveillance continue. Ce service est aussi caractérisé par des équipes multidisciplinaires composées d’infirmières, de médecins spécialistes, de pharmaciens, de nutritionnistes, etc. Les soins intensifs constituent donc un milieu unique en termes d’approche de soins, mais aussi en termes de vigilance continue », décrit la chercheuse.

Par le biais d’entrevues réalisées avec une douzaine d’infirmières en soins intensifs de la région de Québec, Geneviève Parent-Racine a dressé un portrait de la transition des infirmières vers cette unité et a soulevé les principaux défis auxquels elles font face. Toutefois, c’est le contexte pratique caractéristique des soins intensifs qui se trouve en amont des sources de stress.

« Les relations avec d’autres professionnels de la santé, la nécessité d’une surveillance constante des patients, le risque de complications sévères, le nombre limité d’infirmières d’expérience dans l’unité en raison du taux de roulement élevé dans ce secteur et les contraintes organisationnelles sont parmi les facteurs les plus mentionnés par les participantes de l’étude », révèle Mme Parent-Racine.

Les stratégies d’adaptation jugées les plus efficaces se déploient sur plusieurs plans. « Verbaliser ses émotions avec ses collègues, constituer des aide-mémoires, effectuer plus de vérifications auprès des patients, utiliser les référents cliniques et s’inscrire à des activités de formation continue sont autant de solutions à la portée des infirmières. Le soutien des collègues, de la famille, des amis et de l’organisation joue également un rôle déterminant. Enfin, sur un plan plus personnel, l’expérience, la confiance en soi et l’intérêt pour le domaine des soins intensifs auront aussi un impact certain », souligne-t-elle. 

« Dans ce contexte, les nouvelles infirmières ont avantage à adopter ces stratégies pour diminuer le stress. Mais les gestionnaires ont aussi grandement intérêt à les encourager à recourir aux ressources en place, à partager le stress vécu et à se perfectionner professionnellement au besoin », conclut l’infirmière.

Diplômée de l’UQAR au baccalauréat en sciences infirmières (cheminement DEC-BAC), Geneviève Parent-Racine devrait compléter son projet de recherche à la maîtrise en sciences infirmières cet l’automne. 

Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca