Lors du 5e rendez-vous national en santé et bien-être des hommes a eu lieu le lancement du livre Réalités masculines oubliées auquel le professeur en travail social Jean-Yves Desgagnés a participé à titre d’auteur d’un chapitre présentant les principaux résultats de sa thèse.
Cet ouvrage porte sur une variété de réalités masculines méconnues au sein du monde universitaire, du grand public ainsi que chez les professionnels de la santé et des services sociaux. Le chapitre écrit par le professeur Desgagnés porte sur une réalité masculine invisible, mais bien réelle, soit celle des hommes seuls de moins de 65 ans vivant en situation de pauvreté.
« Au Québec, en 2014, parmi le groupe des personnes seules de moins de 65 ans, il y avait 161 000 hommes en situation de pauvreté comparativement à 149 000 femmes », mentionne le professeur Desgagnés. « Pendant la période 2002-2014, selon une étude du Centre d’étude sur la pauvreté et l’exclusion*, le groupe des hommes seuls de moins de 65 ans visant en situation de pauvreté a augmenté de 38 %, alors que celui des femmes seules a diminué de 7%. »
Les résultats de l’étude démontrent que le parcours des hommes seuls vivant en situation de pauvreté est influencé par un certain nombre de codes culturels associés au modèle dominant de masculinité, que ces codes influencent les stratégies qu’ils utilisent pour affronter différents défis et obstacles, et que celles-ci toutefois les isolent et les marginalisent encore davantage jusqu’à ce qu’un jour ils soient confrontés à un mur : celui d’un corps usé physiquement et psychologiquement ne leur permettant plus de se réaliser par le travail salarié.
Au moment où ils se résignent à demander de l’aide sociale, ces hommes épuisés et affaiblis, en mode de survie, plutôt que de s’être senti soutenus, se sont plutôt heurtés à une aide bureaucratique ne répondant pas à leurs besoins de base. Ils ont alors été poussés par le système d’aide sociale dans l’univers de la survie, soit celui des maisons de chambre, des refuges et de la rue.
Néanmoins, la pauvreté au masculin, tout comme la pauvreté en général, n’est pas une fatalité. Pour mieux la combattre, notamment celle des hommes, des pistes d’action sont possibles : mettre en place une aide formelle adaptée aux besoins des hommes vivant en contexte de pauvreté; devenir des alliés des solutions mises en avant par le mouvement de lutte contre la pauvreté au Québec et poursuivre la déconstruction du modèle dominant de masculinité.
*Centre d’étude sur la pauvreté et l’exclusion (Québec). (2016). La pauvreté, les inégalités et l’exclusion sociale au Québec : état de situation 2016.
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