Spécialiste en psychopédagogie de l’enseignement professionnel, la professeure Marie Alexandre a récemment été invitée à titre d’experte internationale au premier sommet africain de la formation professionnelle présenté à Casablanca, au Maroc.
Des participantes et des participants d’une vingtaine de pays d’Afrique ont pris part à cet événement organisé par l’Alliance africaine pour le développement de la formation professionnelle (ADEFOP) et l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) du Maroc. « Ce sommet avait pour objectif d’échanger et d’identifier des pistes de solution pour valoriser et bonifier la formation professionnelle sur tout le continent africain. Les questions de gouvernance, des mécanismes de veille, d’anticipation et de planification et celles sur l’ingénierie de la formation en regard de l’évolution des métiers ont été au cœur des discussions », mentionne la professeure en psychopédagogie de l’enseignement professionnel. Le sommet a eu lieu le 21 juin dernier.
Avec des consœurs et des confrères de la Belgique, du Sénégal et du Maroc, la professeure Marie Alexandre a participé à un panel d’experts intitulé Ingénierie de la Formation : Priorité d’aller vers un standard africain des métiers. « L’UQAR a été la première et la seule université au Québec à offrir un baccalauréat en enseignement professionnel en formation à distance. Notre formation universitaire qualifie des travailleurs de métiers expérimentés pour devenir enseignants dans les centres de formation professionnelle du Québec. La réponse aux besoins du marché du travail, l’accessibilité et l’apprentissage, les référentiels de compétences et le processus de raisonnement de métier constituent les clés de l’ingénierie de formation. Ce modèle systémique est très intéressant pour plusieurs pays d’Afrique qui, comme au Québec, font face au défi de la formation de la main-d’œuvre et de la valorisation de la formation professionnelle », explique la professeure en sciences de l’éducation de l’UQAR.
Les quatre clés essentielles à la conceptualisation d’une ingénierie de la formation professionnelle se veulent au service du développement de compétences durables des travailleurs africains. Le laboratoire des savoirs de métiers en formation professionnelle Paramètres, qui concrétise le processus de raisonnement de métier, contribue par exemple à améliorer le niveau d’employabilité des élèves et des enseignants des métiers du secteur de la fabrication métallique. « Le laboratoire numérique Paramètres est une plateforme qui établit des ponts entre les intervenantes et les intervenants de la formation professionnelle, du marché du travail et du milieu universitaire. Cet outil développé à l’UQAR vise à mieux comprendre les paliers décisionnels spécifiques à l’exercice de chacun des métiers et peut constituer une source d’inspiration pour l’Alliance africaine pour le développement de la formation professionnelle », souligne Mme Alexandre.
L’un des grands défis auxquels font face plusieurs pays africains consistent à concilier les besoins de main-d’œuvre et la formation de celle-ci. « Le cadre méthodologique d’élaboration des programmes de formation professionnelle est complexe. La planification du processus de partenariat et la prise en compte de l’environnement spécifique dans lequel ce plan de formation se déploie doivent être pris en compte dès le départ. En outre, il faut évaluer les besoins de compétences des entreprises et définir des stratégies d’actions contextualisées. Cette mise en correspondance entre apprentissage et activité de production participe à la réduction de l’inadéquation entre formation et emploi », conclut la professeure Alexandre.
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