L’insertion professionnelle des nouveaux enseignants en adaptation scolaire constitue un enjeu important, d’autant plus que le Québec fait face à une pénurie de main-d’œuvre dans le domaine. Dans sa recherche à la maîtrise en éducation, Catherine Gonthier s’intéresse à l’expérience de neuf enseignants débutants en adaptation scolaire et sociale ainsi qu’aux facteurs personnels et professionnels qui ont influencé leur expérience d’insertion.
Environ le quart des nouveaux enseignants québécois quitte la profession au cours de leur première année d’enseignement. Après cinq ans, ce sont la moitié de ceux-ci qui abandonne l’enseignement. « La charge de travail excessive, la précarité, les attentes élevées des directions, les limites de la formation initiale ainsi que le manque de mesures de soutien figurent parmi les facteurs les plus récurrents, principalement lors de la phase d’intégration dans la profession », indique Mme Gonthier.
Il y a peu d’études sur les facteurs de rétention des nouveaux enseignants. Dans son mémoire de maîtrise, Catherine Gonthier mettra en lumière l’expérience d’insertion professionnelle de neuf enseignants en adaptation scolaire et sociale à l’ordre secondaire ayant de cinq à dix années d’expérience en enseignement. Dans le cadre d’entretiens semi-dirigés, ceux-ci ont évoqué des conditions de travail ardues en raison, notamment, de la surcharge de travail et de la gestion de cas d’élèves difficiles. En outre, la diversification des profils des élèves dans une même classe incite les nouveaux enseignants à différencier leurs interventions ainsi que leur matériel didactique selon les besoins de chaque élève, ce qui constitue un défi.
L’étudiante-chercheuse suggère, entre autres, d’enrichir les formations initiale et continue des néo-enseignants et que les milieux scolaires offrent un accompagnement plus soutenu dans les premières années de la carrière des nouveaux enseignants, ceci afin d’atténuer le « choc de la réalité » en début de carrière. « À titre d’exemple, les milieux scolaires et universitaires pourraient offrir des formations qui misent sur l’étendue des matières scolaires, des cas d’élèves, des niveaux d’enseignement et des nombreux programmes de formation à laquelle peut être confronté un nouvel enseignant de ce secteur d’enseignement, soit l’adaptation scolaire et sociale », mentionne Catherine Gonthier. « Il serait par ailleurs pertinent de compléter ces formations en offrant du mentorat, ce qui existe déjà dans différents milieux scolaires, mais avec des enseignants du même secteur d’enseignement, une mesure de soutien très profitable selon certains des enseignants ayant pris part à cette recherche. »
L’objet de la recherche et le dossier universitaire de Mme Gonthier lui ont d’ailleurs valu l’une des trois bourses de 4000 $ des Presses de l’Université du Québec (PUQ). Mentionnons que la chercheuse est dirigée par les professeurs en sciences de l’éducation Geneviève Therriault et Frédéric Deschenaux.
Catherine Gonthier est enseignante en adaptation scolaire et sociale à la Commission scolaire des Navigateurs depuis 2010. Au cours des dernières années, la diplômée de l’UQAR a travaillé auprès d’élèves handicapés et en difficulté d’adaptation et d’apprentissage. C’est en 2015 qu’elle a entrepris une maîtrise en éducation sur l’insertion professionnelle des nouveaux enseignants en adaptation scolaire. Elle prévoit déposer son mémoire à l’automne. Mentionnons que Mme Gonthier est également chargée de cours et auxiliaire de recherche à l’UQAR.
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