L’Université du Québec à Rimouski (UQAR) et l’organisme Attention FragÎles annoncent le lancement du projet « Intégration du savoir local et scientifique dans la restauration d’écosystèmes côtiers à forte valeur écologique dans le golfe du Saint-Laurent ». Ce projet d’envergure, d’une durée de trois ans (2019-2022), vise à réhabiliter des habitats de grande valeur écologique (écosystème sableux, marais maritime et herbier à zostère) qui présentent un continuum côtier et qui sont dégradés aux Îles-de-la-Madeleine. Cet important projet est rendu possible grâce au soutien financier de 555 000 dollars de Pêches et Océans Canada par le biais du Fonds pour la restauration côtière, un programme du Plan de protection des océans.
Le projet sera réalisé par une équipe dont l’expertise est diversifiée (géomorphologie, hydrodynamique côtière, conception et restauration côtière, écologie côtière) et appuyé par les partenaires du milieu. L’équipe du Laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières (UQAR), sous la direction de Pascal Bernatchez, PhD., en collaboration avec le chercheur Mathieu Cusson PhD. de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), assureront le suivi scientifique et participeront à l’identification des approches de restauration. L’organisme Attention FragÎles, ayant développé au cours des 30 ans dernières années une expertise en restauration des milieux dunaires aux Îles-de-la-Madeleine, assurera la coordination et mise en oeuvre des mesures de restauration en collaboration avec les partenaires locaux et scientifiques.
Pour les tombolos et flèches littorales dunifiées, les travaux seront réalisés avec des méthodes souples utilisées seules ou en combinaison selon l’état des sites visés. Ces techniques utilisant différents matériaux (branchages, ganivelles, cages à homards, etc.) favorisent l’accumulation de sable pour ainsi fermer les brèches dunaires problématiques d’origine anthropique ou naturelle. Pour des brèches plus profondes ou des secteurs dunaires fortement dégradés, l’utilisation de recharge de sable pourra être utilisée, en combinaison avec d’autres techniques, afin de favoriser la consolidation de la dune bordière. Dans certains secteurs, des mesures supplémentaires de fixation de sable pourront s’avérer nécessaires, telles que des ajouts de structures, des tapis de fibres de végétales, des plantations d’Ammophile à ligule courte. Pour ce qui est des secteurs d’herbiers de zostère et de marais maritimes, la restauration des milieux dunaires, par la fermeture de brèches et la consolidation de la dune bordière, favorise leur protection en diminuant le risque de submersion, d’ensablement et de perte de superficie. Dans certains secteurs, où ces écosystèmes sont dégradés, des transplantations de végétation seront effectuées afin de favoriser l’amélioration de leur état et le maintien de leurs fonctions écosystémiques. La communauté sera invitée à participer aux travaux de restauration côtière avec les équipes en place.
« Les suivis scientifiques mis en place permettront de mesurer l’efficacité des techniques de restauration mises en oeuvre ainsi que les gains d’habitats anticipés, soit les gains en superficie, le fonctionnement biologique augmenté des portions aménagées ainsi que les services écosystémiques augmentés des sites aménagés (accumulation et stabilisation des sédiments, atténuation de l‘érosion et de la submersion, etc.) », précise le professeur Pascal Bernatchez.
« Premier rempart de protection face à l’érosion, la dune bordière est inlassablement modelée par les mouvements du vent et de la mer. Elle forme une barrière naturelle d’une importance capitale pour les terres et plans d’eaux intérieures en les protégeant contre l’ensablement et la submersion marine. Les cordons dunaires, reliant les îles entre elles, soutiennent également la vie socio-économique, notamment en supportant le réseau des transports, les services de télécommunication et les services d’électricité ainsi que de nombreuses activités récréotouristiques. La fragilité de nos dunes entraîne la plupart du temps des incidences néfastes sur notre environnement naturel ou bâti situé en amont. Le maintien de leur intégrité ainsi que l’adoption de comportements favorables à leur protection de la part de tous sont donc primordiaux », souligne Marie-Ève Giroux, directrice générale d’Attention FragÎles.
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