La prestigieuse revue Nature vient de publier un article sur les travaux de recherche dirigés par le professeur Richard Cloutier portant sur l’évolution des poissons en tétrapodes, soit les vertébrés dotés de quatre membres. Une découverte majeure en paléontologie qui a un retentissement international.
La publication d’un article dans la revue Nature représente un accomplissement important dans la carrière de tout scientifique. « L’UQAR compte des chercheuses et des chercheurs de calibre mondial. Cette publication du professeur Cloutier illustre bien l’excellence du travail qui est réalisé sur le plan de la recherche », observe le recteur Jean-Pierre Ouellet.
L’évolution des poissons en tétrapodes a été l’une des transformations les plus importantes dans l’histoire des vertébrés. Remontant à il y a 380 millions d’années, celle-ci leur a permis de quitter l’eau pour conquérir la terre ferme. « Afin d’accomplir cette transition, plusieurs innovations anatomiques ont été nécessaires. L’une des plus significatives fut l’apparition des mains permettant à ces tétrapodes de pouvoir marcher plutôt que de nager », explique le professeur Cloutier.
C’est en analysant plusieurs fossiles de poissons et de tétrapodes datant de 393 à 359 millions d’années que le professeur en biologie de l’UQAR et son équipe ont pu déchiffrer les changements évolutifs permettant à une nageoire de devenir une patte. En plus de fossiles provenant de la Lettonie et du Nunavut, l’équipe du professeur Cloutier a étudié en détail l’Elpistostege watsoni découvert en 2010 au parc national de Miguasha (Sépaq), en Gaspésie.
La présence d’un bras, d’un avant-bras, de rangées de carpes et de phalanges organisées en doigts dans le squelette de la nageoire pectorale de l’Elpistostege a été révélée grâce à la tomodensitométrie à haute énergie (CT-scan). « C’est la première fois que l’on découvre de manière sans équivoque des doigts enfermés dans une nageoire avec des rayons. Cela représente l’arrangement d’os le plus semblable à un tétrapode trouvé dans une nageoire pectorale », explique le professeur Cloutier.
Intitulé « Elpistostege and the origin of the vertebrate hand », l’article publié dans la revue Nature est signé du professeur Cloutier et de ses collègues John A. Long, Alice Clement et Mike Lee, de l’Université Flinders en Australie, et des diplômés à la maîtrise en biologie Isabelle Béchard, Roxanne Noël et Vincent Roy.
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