Le professeur en biologie marine Piero Calosi et ses collègues ont découvert que des règles universelles influencent les performances de plongées des animaux à sang froid et à sang chaud. Une découverte publiée dans la revue Proceeding of the Royal Society B.
Qu’il s’agisse d’une baleine ou d’un coléoptère, les animaux respirant l’air ont tous le même comportement physique lorsqu’ils plongent dans des plans d’eau. « Tous les animaux qui effectuent des plongées font face aux mêmes défis en ce qui a trait à la gestion de leur respiration. On sait que la sélection naturelle a influencé leur morphologie et leur physiologie pour maximiser leur performance en plongée. En revanche, notre découverte a permis de montrer que la durée maximale de plongé augmente de façon prévisible en fonction de leur masse corporelle, et ce, tant chez les animaux à sang froid que ceux à sang chaud », mentionne le professeur Calosi.
La durée des plongées varie d’une espèce à l’autre. Si plusieurs oiseaux ne peuvent plonger que moins d’une minute, plusieurs espèces de tortues et de cétacés sont capables de plonger pendant plus d’une heure. « À poids égal, les animaux à sang froid peuvent rester immergés plus longtemps que ceux à sang chaud. Cela peut être expliqué par des différences inhérentes aux taux métaboliques des deux groupes. Toutefois, nous suggérons qu’il existe des contraintes universelles sur le stockage et l’utilisation de l’oxygène chez les animaux plongeurs respirant l’air, indépendamment de leur histoire évolutive et de leur mode métabolique », indique le biologiste de l’UQAR.
L’équipe de recherche s’est basée sur le plus grand ensemble de données sur les performances de plongée recueillies à ce jour. Pas moins de 1792 plongés effectuées par 286 espèces ont été analysées dans le cadre de la recherche. « Finalement, le plus grand gain en performance de plongée des animaux à sang chaud est lié à l’augmentation de leur masse corporelle. Cela explique pourquoi les plus grands plongeurs vertébrés sont à sang chaud et appuie l’idée que les tétrapodes plongeurs disparus, comme les plésiosaures, les ichtyosaures et les mosasaures, étaient à sang chaud », conclut le professeur Calosi.
L’article « Universal metabolic constraints shape the evolutionary ecology of diving in animals » est signé du professeur Calosi et ses collègues Wilco Verberk (Université Radboud de Nimègue), François Brischoux (La Rochelle Université), John Spicer (Université de Plymouth), Theodore Garland Jr (Université de Californie) et David Bilton (Université de Plymouth). On peut consulter l’article ici.
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