Après de nombreuses années dans l’enseignement, cette diplômée de l’UQAR a choisi de partir à la recherche d’un nouveau défi. Diriger une école représente habituellement un beau pari. En diriger plusieurs en même temps, à Sayabec, Saint-Damase et Saint-Noël, en cette période plus mouvementée de la Covid-19 représente une mission nettement plus importante. La diplômée Annie Lydia Gallant mène le navire de main de maître avec l’appui de ses équipes-écoles. Discussion avec une directrice d’école dynamique et passionnée qui carbure à l’amour et à la réussite de ses élèves.
Quels souvenirs gardez-vous de votre passage à l’UQAR?
Je viens du village de Val-Brillant dans la Matapédia et c’était important pour moi de demeurer proche de mon patelin, de ma famille et de mon monde.À L’UQAR, j’y ai vécu quatre merveilleuses années et nous avions un très fort sentiment d’appartenance dans notre cohorte. J’ai encore aujourd’hui plusieurs amis proches de l’UQAR que je côtoie de temps à autre. Rimouski est une ville d’une belle envergure, à dimension humaine et un super endroit pour étudier. On y est vraiment bien et c’était comme un deuxième chez-moi.
Une personne fut plus marquante pour vous durant vos études à l’UQAR?
Madame Nicole Testa qui était chargée de cours pour le cours de littérature jeunesse. Elle était capable de transmettre la passion de son métier d’auteure de livres pour enfant. Aujourd’hui dans mon rôle de direction, il m’arrive régulièrement de lui demander de faire des ateliers dans mes écoles comme conférencière. Je l’adore et elle est très inspirante pour les jeunes!
Pendant plus de 21 ans, vous avez été enseignante à la Commission scolaire des Monts et Marées. Selon vous, quels sont les plus grands enjeux de l’enseignement aujourd’hui?
La pression du métier est très forte et nous devons adapter notre enseignement en tenant compte du fait que nos élèves arrivent parfois avec un bagage différent en matière de connaissance et notre rôle est de les amener au même niveau à la fin de l’année. C’est un exercice et un défi assez exigeant. Je me mettais beaucoup de pression à cet égard. La faible valorisation de l’enseignement par la population constitue également un poids à porter.
Vous occupez maintenant la fonction de directrice d’école. Quels sont vos défis comme gestionnaire?
La gestion du temps, car les journées passent très vite. Il faut se fixer des objectifs et prévoir du temps pour le travail à notre agenda, car il est facile de se laisser envahir par le quotidien. De plus, comme je suis directrice de trois écoles en même temps, j’aimerais avoir plus de temps à consacrer à chacune de celles-ci. Je suis plus présente à l’école Sainte-Marie, ma plus grande école où se situe également mon bureau administratif, mais je vais une fois par semaine dans mes autres écoles.
Croyez-vous que votre expérience comme enseignante et votre formation de 2ᵉ cycle en administration scolaire ont constitué des atouts pour vous?
Absolument. Le fait d’avoir été enseignante avant d’exercer mes fonctions actuelles me permet de mieux comprendre la réalité du quotidien du personnel de l’école et comme je prône fortement l’équipe collaborative, je suis en mesure de mettre en application des trucs pour le bon fonctionnement de l’école. J’ai toujours aimé le travail d’équipe et je poursuis de cette façon encore aujourd’hui. C’est définitivement important d’avoir été enseignant(e) avant de diriger une école.
La pandémie actuelle a grandement bouleversé le quotidien des jeunes et des moins jeunes. Depuis peu, le retour à l’école est autorisé. Comment avez-vous vécu cette situation particulière de préparation du retour en classe?
Heureusement, grâce au télétravail, j’ai poursuivi la gestion de mon année scolaire et malgré le fait que cela ait été particulièrement rapide pour la préparation de l’horaire, nous avions également un autre défi lié à la décision de notre commission scolaire qui a fait le choix de mettre une 2ᵉ personne adulte par classe. Ceux-ci sont appelés des agents de distanciation, postes occupés par un membre du personnel de soutien, un enseignant spécialiste ou un(e) enseignant(e) en orthopédagogie. Je devais donc refaire des horaires précis pour ces nouvelles fonctions. Cela permettait à l’enseignante de donner sa matière et l’autre personne s’occupait de faire respecter les différentes mesures de la Santé publique afin de prévenir la contamination, autant dans la classe, que lors des déplacements dans l’école pour la salle de bain et les nombreux lavages de mains.
Autre nouveauté, nous avons mis en ligne sur la page FACEBOOK de petits vidéos à l’attention des jeunes pour leur expliquer les différentes mesures de santé publique afin de bien les préparer au retour en classe. Cette action a permis de faire une belle différence car les jeunes s’informaient régulièrement sur la page FACEBOOK de l’école.J’ai eu aussi à faire l’inventaire des locaux dans l’école, car je devais assurer une distanciation de deux mètres entre chaque bureau. Heureusement, j’ai pu compter sur l’aide de superbes équipes dans les trois écoles sous ma direction pour amoindrir les effets de cette nouvelle réalité et nous avons réussi à compléter la préparation juste à temps pour accueillir nos élèves!
Avec les enfants à l’école, comment faites-vous pour gérer cette situation qui évolue constamment au gré des dernières indications de la commission scolaire et de la Santé publique?
Nous sommes très organisés et structurés, ce qui est favorable pour les enfants en difficultés qui nécessitent un encadrement plus grand dans les circonstances. Les enfants étaient très contents de revenir à l’école.
L’inquiétude des parents se manifestait à l’école?
Les parents les plus inquiets ont gardé les enfants à la maison au début. Suite à de bons commentaires des élèves présents à l’école et de parents, nous avons eu à gérer un certain nombre de nouveaux retours en classe. Heureusement, nous étions prêts à faire face à la situation.
Quelles sont vos sources de motivation pour poursuivre dans cette profession?
Les enfants. Ma paie, c’est ça! Lorsque j’ai vu les enfants revenir à l’école, c’était magique. Ils étaient tellement heureux. Ma motivation est là lorsque je suis capable de développer une nouvelle chose à l’école qui provoque un sentiment d’appartenance aux jeunes ainsi que la fierté de voir un(e) jeune de 1re année capable de lire une petite phrase.
Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca