Pour répondre au problème de recrutement et de rétention de médecins vétérinaires en région, le gouvernement du Québec a accordé une aide financière de 627 946 $ pour l’élaboration d’un dossier d’opportunité concernant l’offre du programme de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal à l’Université du Québec à Rimouski.
Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, au nom de la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, en a fait l’annonce ce jeudi 3 septembre à l’UQAR. Pour l’occasion, il était accompagné de la ministre déléguée au Développement économique régional et ministre responsable de la région du Bas-Saint-Laurent, Marie‑Eve Proulx.
Une pénurie de médecins vétérinaires en région est constatée un peu partout à travers le Québec, particulièrement dans le domaine bioalimentaire. L’Université de Montréal et l’Université du Québec à Rimouski proposent de créer un programme décentralisé qui permettra de former 25 étudiants annuellement.
Cette formation de cinq ans serait effectuée à 70 % en région. Les trois premières années auraient lieu au campus de Rimouski de l’Université du Québec à Rimouski. La quatrième année se déroulerait au campus de l’Université de Montréal à Saint-Hyacinthe, tandis que la cinquième serait réservée aux stages cliniques, qui se dérouleraient en partie à Saint-Hyacinthe et en partie dans des cliniques vétérinaires en région.
« Je souligne le travail et le dévouement des intervenants de l’Université de Montréal et de l’Université du Québec à Rimouski, qui proposent de moderniser le programme de formation en médecine vétérinaire, notamment par la mise sur pied d’un centre interuniversitaire de simulation en enseignement vétérinaire. Grâce à cette décentralisation à Rimouski, le programme de formation serait bonifié et de nouveaux champs d’expertise développés. À terme, et si le projet se concrétise, je suis persuadée que les futurs vétérinaires seront plus à même de répondre aux besoins des régions du Québec et de favoriser leur développement, notamment dans le secteur bioalimentaire », mentionne la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann.
« La pénurie de main-d’œuvre en région touche tous les secteurs, mais la médecine vétérinaire et l’industrie bioalimentaire sont particulièrement touchées. Nous devons agir pour enrayer ce problème. Si ce dernier persiste, c’est toute l’industrie bioalimentaire qui en fera les frais, et, par extension, de larges pans de notre économie. L’annonce d’aujourd’hui est porteuse d’espoir pour pallier le manque de médecins vétérinaires dans toutes les régions du Québec, peu importe leur spécialisation », indique le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec et ministre responsable de la région du Centre-du-Québec, André Lamontagne.
« Le projet de décentralisation du programme de médecine vétérinaire représentera pour l’Université du Québec à Rimouski une occasion d’optimiser ses espaces et de participer au renouvellement du bassin de vétérinaires, particulièrement dans l’est. De plus, nous souhaitons qu’un plus grand nombre d’étudiants décident de demeurer et de s’établir en région à la fin de leurs études. Cet investissement témoigne de l’engagement de notre gouvernement à travailler de façon concrète à la prospérité et à la vitalité des régions. Évidemment, je ne peux que souhaiter que davantage de projets comme celui-ci se développent au Québec. Il en va de notre économie régionale et de notre fierté », souligne la ministre déléguée au Développement économique régional et ministre responsable des régions de Chaudière-Appalaches, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de la Madeleine, Marie-Eve Proulx.
« La pénurie de médecins vétérinaires dans nos régions touche tous les secteurs de la pratique vétérinaire et particulièrement le domaine agroalimentaire au Québec. C’est donc un enjeu qui affecte toute la population québécoise. Ensemble, l’UdeM et l’UQAR souhaitent apporter une réponse concrète à cet enjeu. Notre projet est de former près de 25 % de médecins vétérinaires de plus au Québec par année. Nous le ferons sur un campus qui sert une vaste région où les besoins de relève sont importants. Nos futurs diplômés seront libres d’exercer où ils le veulent mais nous faisons le pari qu’à la fin de leur formation, ils auront développé un réel attachement à la pratique vétérinaire hors des grands centres », observe le recteur de l’Université de Montréal, Daniel Jutras.
« Le projet de décentralisation du doctorat en médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, qui sera offert en association avec l’UQAR, vise à combler des besoins criants en régions sur le plan des services vétérinaires. Avec ce partenariat inédit au pays, nous ouvrons un nouveau chapitre de collaboration interuniversitaire, notamment par le déploiement d’une diversité d’approches pédagogiques pour enrichir les liens entre les sites de formation. En outre, le jumelage des expertises vétérinaires et de celles présentes à l’UQAR va permettre de développer des connaissances qui auront des retombées importantes pour le Québec », explique le recteur de l’UQAR, Jean-Pierre Ouellet.
Une étude du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, publiée en 2018, présente l’ampleur de la pénurie de médecins vétérinaires en pratique générale des grands animaux : près de 20 % des médecins vétérinaires en pratique générale des grands animaux ont plus de 30 ans de pratique et plus du tiers des médecins vétérinaires travaillant en médecine générale avec les grands animaux seront en âge de prendre leur retraite en 2027.
L’Université de Montréal est le seul établissement universitaire à offrir une formation en médecine vétérinaire au Québec. Depuis 2016, la capacité d’accueil annuelle du campus de Saint-Hyacinthe est de 96 étudiants.
L’étude de faisabilité permettra d’évaluer les coûts d’implantation, de démarrage et de fonctionnement, d’évaluer les coûts d’infrastructures immobilières et technologiques et de planifier la programmation pédagogique ainsi que les ressources humaines et matérielles afférentes à l’implantation de ce programme.
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