L’Université du Québec à Rimouski lance un site Web afin de mieux prendre en compte les enjeux sociaux soulevés par les projets faisant l’objet d’une évaluation environnementale. Il s’agit d’une retombée concrète d’un projet de recherche réalisé par la professeure Geneviève Brisson et une équipe en développement régional. Le site comprend notamment une boîte à outils pour bonifier la procédure d’Évaluation Environnementale (ÉE) encadrée par la Loi sur la qualité de l’Environnement.
La création de ce site Web et d’outils d’analyse fait suite au projet ATISÉE, qui signifie Analyse territoriale des impacts sociaux au sein de l’ÉE. Au cours des trois dernières années, une équipe multidisciplinaire du département Sociétés, territoires et développement s’est penchée sur les dimensions sociales de la procédure d’évaluation environnementale qui régit la réalisation de plusieurs projets d’infrastructures.
« Notre équipe a mené plusieurs initiatives de recherche dans le cadre d’ATISÉE. Celles-ci touchaient à la fois à des questions théoriques et à des aspects appliqués. Le site internet et les outils que nous avons conçus permettent, au bout du compte, de répondre à une question centrale dans le contexte actuel d’urgence environnementale : comment mettre en œuvre un processus d’évaluation qui répond aux questions légitimes de la société? », explique la professeure et anthropologue de l’environnement Geneviève Brisson.
L’équipe de recherche formée de la professeure Brisson et ses collègues de l’UQAR Marie-José Fortin et Yann Fournis, ainsi que du professeur Pierre André, de l’Université de Montréal, a étudié la procédure d’Évaluation Environnementale qui a été modifiée en 2018 par le gouvernement du Québec. Bien que la nouvelle mouture de l’ÉE comportait l’ajout d’un registre permettant à la population de faire part de ses préoccupations à l’égard des projets lors de l’étude d’impact, les dimensions sociales n’étaient néanmoins pas suffisamment prises en compte, ont constaté les chercheurs de l’UQAR. Par ailleurs, la nouvelle procédure d’ÉE incite à analyser les projets quant à leurs enjeux, mais ce terme et cette démarche demandent une tout autre tournure d’esprit qui place les citoyens au cœur de l’analyse.
« Selon nous, les enjeux sociaux ne sont pas assez intégrés dans l’ÉE. Pourtant, les demandes sociales en matière d’environnement, de justice, d’équité et de participation aux décisions se multiplient et se traduisent souvent par des contestations et des inquiétudes formulées par les citoyens et autres acteurs sociaux à l’égard de plusieurs projets d’aménagement », indique la professeure Brisson.
C’est afin de pallier à cette lacune que l’équipe dirigée par l’anthropologue de l’environnement a développé un site internet et un outil découlant du projet de recherche ATISÉE. « Le site Web regroupe des synthèses de nos travaux et des résultats de recherche. De plus, il présente un outil développé en étroite collaboration avec les ministères impliqués et le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement. Nous nous adressons autant aux promoteurs de projet qu’aux consultants, aux différents ministères, aux municipalités, aux MRC, aux membres de la société civile qu’à la communauté scientifique », conclut la professeure Brisson.
L’outil est disponible sur le site https://ee.uqar.ca/. Mentionnons que le projet a été réalisé sous la coordination de Valérie Jean avec la collaboration de l’entreprise rimouskoise Magik Web.
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