Le zooplancton joue un rôle crucial dans les écosystèmes pélagiques en transférant la majeure partie de l’énergie produite par les microalgues vers les prédateurs supérieurs tels que les poissons, les oiseaux et les mammifères marins. Bien que la dynamique des organismes du zooplancton de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent soit bien connue du printemps à l’automne, la difficulté logistique d’échantillonner ces minuscules créatures sous le couvert de glace explique que les connaissances sur leur écologie hivernale sont demeurées rares jusqu’à maintenant.
Mon projet de recherche mise sur un effort d’échantillonnage hivernal sans précédent dans l’ensemble du continuum estuaire-golfe, qui nous permet d’étudier pour la première fois la diversité, l’abondance et l’écologie hivernale du zooplancton dans une zone située entre la ville de Québec et le centre du golfe du Saint-Laurent. Cette opportunité unique a été rendue possible par la mission du brise-glace de recherche NGCC Amundsen, réalisée du 1ᵉʳ au 15 février 2019 dans le cadre du partenariat entre le programme de recherche Odyssée Saint-Laurent du Réseau Québec maritime, Amundsen Science et la Garde côtière canadienne.
Après plusieurs semaines d’analyse de la composition taxonomique des échantillons récoltés, il sera bientôt possible de dresser un portrait précis des variations spatiales dans l’abondance des divers stades de développement des espèces et de dresser le portrait du cycle de vie de plusieurs organismes soupçonnés de se reproduire en hiver. La reproduction hivernale de certaines espèces du zooplancton, notamment les copépodes, revêt vraisemblablement une grande importance pour l’alimentation des organismes qui demeurent actifs en hiver. Le présent projet a ainsi le potentiel de résoudre un grand mystère qui persiste chez le flétan atlantique, puisque la dynamique d’alimentation et de survie de ses larves qui émergent au cœur de l’hiver demeure inconnue, ce qui constitue une lacune dans l’évaluation des stocks de ce poisson de haute importance commerciale.
Cette étude, réalisée sous la supervision des professeurs en océanographie biologique de l’ISMER Céline Audet, Dominique Robert et Gesche Winkler, s’inscrit dans le cadre du projet FLAMENCO, financé conjointement par le programme Odyssée Saint-Laurent, la communauté territoriale de Saint-Pierre et Miquelon, et le regroupement stratégique Ressources aquatiques Québec.
Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca