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Le parcours inspirant de la chimiste Anne Marinier

Anne Marinier est la 19e lauréate du Prix d’excellence des diplômés de l’UQAR. (Photo : Yves Lacombe)

Anne Marinier est la chercheuse principale et la directrice de la chimie médicinale à l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) de l’Université de Montréal. Diplômée au baccalauréat en chimie, elle a fait sa marque dans le domaine de la recherche, notamment avec le développement de la molécule UM171, qui a la propriété de multiplier les cellules souches présentes dans le sang de cordons ombilicaux. Portrait de la 19e lauréate du Prix d’excellence des diplômés de l’UQAR.

Le parcours d’Anne Marinier rime avec curiosité et persévérance. Originaire de Montréal, elle a fait ses études primaires, secondaires et collégiales à Rimouski. « Je suis déménagée à Rimouski vers l’âge de 8 ans. Mon père avait été nommé doyen de la recherche et des études avancées à l’UQAR. Très tôt, il m’a appris que le développement et l’épanouissement d’un peuple passent par l’éducation et la recherche », mentionne Mme Marinier.

En plus de son cheminement scolaire régulier, Anne Marinier a effectué des études au Conservatoire de musique de Rimouski en piano. Une formation qui a marqué la personnalité de la future chercheuse. « Mes études en musique m’ont appris la rigueur, la discipline, la persévérance et la patience », souligne-t-elle.

Anne Marinier a étudié à l’UQAR de 1982 à 1985. C’est pendant son baccalauréat en chimie qu’elle a eu la piqûre pour la recherche. « Pendant deux étés, j’ai eu l’occasion de travailler avec des chercheurs en océanographie. J’ai rencontré des gens passionnés par la recherche. Déjà à l’époque, j’avais l’impression que l’UQAR était une grande université de petite taille. C’est une université à échelle humaine où j’ai compris l’importance de travailler avec une équipe multidisciplinaire. »

Son baccalauréat en chimie en poche, Mme Marinier a poursuivi ses études à l’Université de Sherbrooke, où elle a obtenu une maîtrise et un doctorat en chimie organique. Puis, en 1990, elle a effectué un stage postdoctoral à l’école de médecine de l’Université de Washington, à Saint-Louis. « Ce passage aux États-Unis m’a permis de constater que la formation que j’ai reçue au Québec rivalise avec celles des universités de partout dans le monde », souligne Mme Marinier.  

Pendant une quinzaine d’années, Anne Marinier a développé de nouveaux médicaments antiinfectieux, antiinflammatoires et antitumoraux pour l’entreprise pharmaceutique Bristol-Myers Squibb. Puis, en 2007, elle a pris une décision qui a marqué sa trajectoire. « Les compagnies pharmaceutiques déménageaient leurs équipes de recherche aux États-Unis. On m’a alors offert un poste très attrayant au New Jersey, mais j’ai décidé de rester au Québec pour lancer une plateforme de chimie médicinale à l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie à l’Université de Montréal. »

Pendant une douzaine d’années, Mme Marinier a constitué une équipe d’une cinquantaine de chercheuses et de chercheurs. Aujourd’hui, l’Unité de découverte du médicament de l’IRC a développé quatre molécules qui sont en études cliniques. La molécule UM171, qui a la propriété de multiplier les cellules souches, a d’ailleurs été marquante pour l’équipe de Mme Marinier et de son collègue Guy Sauvageau.

Le taux de mortalité lié à la procédure de transplantation de cellules souches a été réduit de 30 à 5 % avec la molécule UM171. « Les résultats des premières études cliniques sont extrêmement prometteurs. La greffe de cellules souches est la thérapie de dernier recours pour les patients atteints de maladie grave du sang, comme la leucémie. La transplantation de cellules souches permet de refabriquer le système sanguin du patient », explique la chercheuse.

La diplômée de l’UQAR est également un des membres fondateurs scientifiques et la cheffe de la direction technique – chimie d’ExcellThera, une société de biotechnologie au stade clinique. « ExcellThera développe la technologie d’amplification de greffons basée sur UM171 et les autres applications thérapeutiques potentielles pouvant découler de cette molécule », résume-t-elle.

Le Prix d’excellence des diplômés de l’UQAR reconnaît le parcours exceptionnel du récipiendaire ainsi que son implication soutenue au développement de sa communauté et du Québec. Anne Marinier est la 19e lauréate sur les 52 000 diplômées et diplômés de l’UQAR.

L’obtention de cette distinction occupe une place particulière dans le C.V. de Mme Marinier. « Je suis très honorée d’avoir reçu cette distinction. L’UQAR est mon alma mater et mon père a contribué à la développer. Je suis également contente qu’on reconnaisse l’importance d’une carrière en sciences et particulièrement en chimie », conclut-elle. 

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