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Un diplômé de l’UQAR dans l’un des plus grands laboratoires sur l’évolution du métabolisme au monde

Enrique Rodriguez est diplômé au doctorat.

Diplômé au doctorat en biologie, Enrique Rodriguez poursuit sa carrière de chercheur à l’University College de Londres (UCL). Il s’est joint au laboratoire du professeur Nick Lane, l’une des références mondiales sur l’évolution du métabolisme et l’origine de la vie. Portrait d’un biologiste dont les travaux sur le vieillissement et les mécanismes biologiques qui en sont à la base retiennent de plus en plus l’attention dans la communauté scientifique.

Né en France, Enrique Rodriguez est d’origine espagnole. Parlant le français, l’espagnol et l’anglais, il a grandi à Montréal et à Gatineau. C’est en 2014 qu’il a entrepris son doctorat en biologie sous la direction du professeur Pierre Blier. Son sujet de thèse : les mécanismes biologiques qui influencent le vieillissement chez plusieurs espèces de palourdes, dont l’un des spécimens peut vivre plus de 500 ans.

« Je me suis intéressé au lien entre la structure et le fonctionnement de « l’usine d’énergie » de la cellule, la mitochondrie, et la longévité chez plusieurs espèces de palourdes. Celles-ci sont un modèle particulier, sous-étudié dans le contexte de la biogérontologie : l’animal le plus longévif sur la planète est en effet une palourde, et on l’étudie à l’UQAR! C’est le quahog nordique (Arctica islandica), qui se retrouve tout le long de la côte Atlantique Nord, dont les spécimens nous proviennent des Îles-de-la-Madeleine, et dont le plus vieil individu a été trouvé en Islande, âgé de 507 ans! », indique-t-il.

La thèse d’Enrique Rodriguez a permis de mieux comprendre certains aspects mitochondriaux du processus de vieillissement. « J’ai pu démontrer que bien que la composition des membranes mitochondriales est importante entre les espèces pour donner une mitochondries plus « robuste » face au stress oxydant, celle-ci n’est pas suffisante pour expliquer les différences de longévité qui peuvent exister au sein même d’une espèce. De plus, j’ai mis en lumière l’importance de deux protéines mitochondriales, les complexes I et IV qui jouent un rôle fondamental dans le fonctionnement des mitochondries d’espèces longévives, et j’ai montré pour la première fois chez un invertébré marin que l’architecture des mitochondries est d’une grande importance pour le vieillissement, celles-ci présentant des structures appelées « supercomplexes ». Globalement, la structure et le fonctionnement des mitochondries jouent un rôle de premier plan dans la détermination du vieillissement », explique le biologiste qui a soutenu sa thèse en décembre 2020.

Depuis 2019, Enrique Rodriguez réalise un post-doctorat à l’University College de Londres. Ses recherches portent sur l’évolution du métabolisme et des dysfonctions mitochondriales menant à diverses maladies et au vieillissement. « Je ne me suis pas trop éloigné de mon sujet de doctorat, bien que cette fois, plutôt que des palourdes, mon modèle d’étude est la drosophile, communément appelées les mouches à fruit. »

Le diplômé de l’UQAR a la chance de poursuivre ses travaux de recherche auprès de Nick Lane, une référence mondiale sur l’évolution du métabolisme et l’origine de la vie. « C’est un rêve, car j’ai commencé mon doctorat en lisant un de ses ouvrages les plus connus portant sur les mitochondries. C’est une personne très accessible et sympathique, malgré ce qu’on pourrait croire d’une personne ayant un statut de « vedette » scientifique. Son laboratoire comporte plusieurs chercheurs qui essaient de comprendre les origines de la Vie sur notre planète, et potentiellement d’autres planètes, en étudiant la biogéochimie fondamentale des cheminées hydrothermales sous-marines. Son laboratoire étudie aussi l’évolution mitochondriale, et c’est l’aspect auquel je m’intéresse avec deux autres chercheurs. C’est un environnement fascinant où travailler, malgré la pandémie et le fait que l’Angleterre ait durement été touchée par celle-ci. » Fait intéressant, « mon laboratoire se situe sur l’ancien site de la maison de Charles Darwin! », mentionne M. Rodriguez.

Le premier contact de M. Rodriguez avec l’UQAR est survenu par l’entremise d’un autre diplômé en biologie. « Après un baccalauréat en biologie à l’Université d’Ottawa, j’ai enchaîné avec une maîtrise à la même université, sous la direction de Charles-Antoine Darveau, qui est un diplômé au baccalauréat en biologie (1995-1998). Dans ma maîtrise, je me suis intéressé au lien entre la structure des cellules du muscle du vol chez les abeilles et les guêpes et trois paramètres : leur taille, leur taux métabolique et leur température. J’ai pour ça eu la chance d’étudier certaines espèces tropicales : des abeilles à orchidées qui arborent des couleurs surprenantes, mais aussi des espèces qu’on retrouve au Québec. J’ai pu démontrer que, comme chez plusieurs autres espèces animales, la composition en lipides membranaires des cellules musculaires varie de façon importante avec le métabolisme et même la température d’une panoplie d’espèces différentes. Il faut savoir qu’un bourdon ou une abeille à miel peuvent atteindre 40 degrés Celsius! » Les travaux de maîtrise de M. Rodriguez ont été publiés dans « Proceedings of the Royal Society B – Biological Sciences », le journal spécialisé en biologie de la société scientifique la plus ancienne du monde, la Royal Society de Londres, fondée en 1660.

Après son post-doctorat, Enrique Rodriguez souhaite trouver un poste de professeur et continuer ses recherches sur les mitochondries. « Je suis très attaché à Londres, mais je ne dis pas non à un autre passage à Rimouski si l’occasion se présente! En plus d’avoir rencontré ma conjointe à l’UQAR, j’y ai développé de grandes amitiés et j’ai hâte de retourner à Rimouski dès qu’on pourra voyager de façon sécuritaire. Rimouski, c’est un excellent endroit où s’installer pour faire de la recherche », conclut-il.

 

Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca