• Accueil
  • Blogue
  • L’enjeu des relations entre les conceptions et les pratiques de l’enseignement au cœur d’un projet de recherche

L’enjeu des relations entre les conceptions et les pratiques de l’enseignement au cœur d’un projet de recherche

Dorothée Baillet effectue second un stage postdoctoral à l'UQAR. (Photos : Stéphane Lizotte)

Les relations entre les croyances et les pratiques des enseignants de sciences et de sciences humaines du secondaire sont au cœur des travaux de recherche de Dorothée Baillet. La chercheuse belge effectue un second stage postdoctoral à l’UQAR au sein de l’équipe de la professeure Geneviève Therriault sur cette question encore peu étudiée dans l’espace francophone.

Diverses recherches récentes montrent des contradictions importantes entre les croyances (tant épistémologiques que pédagogiques) des enseignantes et des enseignants en formation et en exercice et leurs pratiques d’enseignement, indique Dorothée Baillet. « Si les enseignantes et les enseignants affichent des croyances majoritairement constructivistes sur l’enseignement et l’apprentissage, leurs pratiques « réelles » restent plutôt passives. En raison des tensions vives que cela peut soulever dans l’exercice de la profession enseignante, l’articulation entre les croyances et les pratiques constitue un objet pertinent à explorer chez les enseignants. »

Les travaux de Mme Baillet intègrent de plus la question des cultures disciplinaires, soit les sciences naturelles (SN) et les sciences humaines et les sciences sociales (SHS), ceci afin d’élaborer un dispositif de formation continue permettant aux enseignantes et aux enseignants en exercice du secondaire d’être davantage en phase avec leurs valeurs et idéaux. « L’équipe de recherche de Geneviève Therriault a choisi le mentorat pour accompagner quatre enseignantes et enseignants volontaires dans la réduction des tensions entre leurs idéaux pédagogiques et leurs pratiques. Après un projet pilote très fructueux, nous travaillons actuellement à l’élaboration d’une nouvelle demande de subvention de recherche qui permettrait de déployer ce dispositif de manière plus large », explique la chercheuse de l’Université libre de Bruxelles (ULB), en Belgique.

Dorothée Baillet en compagnie de la professeure Geneviève Therriault.Dorothée Baillet en compagnie de la professeure Geneviève Therriault.La méthodologie de recherche de la professeure Therriault et son équipe a teinté les travaux de Mme Baillet. « En choisissant de travailler avec un questionnaire, des entretiens et des observations de classes, cette recherche multiplie les outils de recueil de données et maximise la probabilité d’aboutir à des résultats robustes. L’ensemble de ces qualités a d’ailleurs permis à la professeure Therriault et son équipe d’obtenir un financement prestigieux du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), une demande classée première au Canada dans sa catégorie « chercheurs établis », souligne la chercheuse.

En raison de l’intérêt scientifique et social de ses travaux et de la qualité de son dossier, Dorothée Baillet a bénéficié d’une bourse du Programme de bourses d’excellence pour étudiants étrangers (PBEEE) du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologie (FRQNT) pour effectuer son stage postdoctoral à l’UQAR du 1er août au 24 septembre 2021. Au terme de son séjour, la chercheuse aura notamment effectué la rédaction d’un article en anglais comparant les résultats des enquêtes quantitatives réalisées au Québec et en Belgique, présenté ces résultats lors d’une conférence en ligne (21 septembre, de 12h à 13h) organisée par le CRIRES, le Centre de recherche et d’intervention sur la réussite scolaire, et co-organisé un bloc de cours dans le cadre d’un séminaire à la maîtrise en éducation.

Il s’agit d’un deuxième séjour postdoctoral, Mme Baillet ayant effectué un stage de trois semaines au sein de l’équipe de la professeure Geneviève Therriault à l’automne 2019 grâce à un financement du Fonds national de la recherche (FNRS) en Belgique. « L’objectif de ce premier séjour postdoctoral était double. Il s’agissait de réaliser les premières analyses statistiques du questionnaire qui a été complété par plus de 200 enseignantes et enseignants au secondaire en univers social (US) et en sciences et technologies (ST) au Québec, mais aussi de l’adapter pour le diffuser en Belgique francophone durant l’hiver 2020. »

Mme Baillet a d’ailleurs présenté le fruit de ses recherches effectuées au sein de l’équipe de la professeure Therriault lors du 7e Colloque international en éducation, au printemps 2020. En outre, la chercheuse a réalisé l’hiver dernier une étude de cas d’une enseignante du secondaire en sciences et technologies. Cette étude a été présentée à la 8e édition dudit colloque et fera partie d’un ouvrage collectif qui sera publié dans les prochains mois aux Livres en ligne (LEL) du CRIRES.

Cela fait maintenant huit ans que Dorothée Baillet collabore avec l’équipe de la professeure Therriault. Chaque année, les chercheuses en sciences de l’éducation organisent avec leurs collègues Marie-France Carnus de l’Université Toulouse Jean Jaurès, en France, et Valérie Vincent de l’Université de Genève, en Suisse, un symposium international sur la notion de rapport au(x) savoir(s) dans l’éducation et la formation. « Je vis une belle aventure humaine et scientifique à l’UQAR et à Rimouski. J’espère bien pouvoir revenir à l’UQAR dans le futur et poursuivre mes collaborations avec la professeure Therriault ! » 

Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca