Une équipe dirigée par le professeur Richard Cloutier vient de faire paraître dans la revue Scientific Reports un article sur la découverte d’un fossile d’une nouvelle espèce de cténophore. Datant de 375 millions d’années, le fossile de cet invertébré provient du parc national de Miguasha, en Gaspésie.
Intitulé « A late-surviving stem-ctenophore from the Late Devonian of Miguasha (Canada) » l’article signé par le professeur Cloutier et ses collègues Christian Klug de l’Université de Zurich, en Suisse, Michael S.Y. Lee de l’Université de Flinders, en Australie, et Johanne Kerr du parc national de Miguasha lève le voile sur une espèce encore jamais identifiée. Les travaux de l’équipe suggèrent que ce cténophore d’environ 6 centimètres de diamètre date de l’aube des premiers animaux multicellulaires.
« Ces organismes s’apparent aux formes les plus primitives d’animaux multicellulaires retrouvés sur terre », indique le professeur Cloutier. « Les cténophores sont de petits invertébrés marins, à peine de quelques centimètres de diamètre, qui ressemblent superficiellement aux méduses. Les quelques 200 espèces vivantes de cténophores sont des animaux gélatineux et translucides, dérivant principalement en tant que partie du plancton à travers les eaux océaniques. » Parmi les espèces vivantes, les Groseilles de mer abondent dans les eaux de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent.
Depuis leur origine il y a plus de 500 millions d’années, il n’y a eu qu’une douzaine de cténophores fossiles retrouvés à travers le monde, poursuit le paléontologue de l’UQAR. « En raison de leur corps délicat dépourvu de toute forme de squelette dur chez la plupart des espèces, très peu de fossiles de cténophores ont été découverts à ce jour. La fossilisation d’un organisme gélatineux est un phénomène rare et exceptionnel! »
Le fossile de cténophore identifié par l’équipe du professeur Cloutier a été découvert en 2017 sur le site fossilifère de Miguasha, qui est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. « C’est un site mondialement reconnu pour la richesse de ses poissons fossiles du Dévonien, y compris une forme de transition entre les poissons et les premiers vertébrés terrestres ou tétrapodes. Plusieurs de ces fossiles représentent des squelettes bien conservés, complètement articulés, certains d’entre eux étant fossilisés en trois dimensions, même parfois préservant des parties de leur anatomie molle comme les branchies ou des vaisseaux sanguins. Contrairement à la pléthore de poissons, les fossiles d’invertébrés à Miguasha sont rares et peu diversifiés. Ce nouveau fossile de cténophores vient enchérir cette diversité des invertébrés et une fois de plus démontrer le caractère exceptionnel des fossiles de Miguasha », conclut le paléontologue de l’UQAR.
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