L’utilisation de résidus de crabe des neiges et de homard pour développer des produits alimentaires est sur le point de devenir une orientation prometteuse aussi bien d’un point de vue économique que d’un point de vue environnemental pour les usines de transformation. Candidate à la maîtrise en gestion des ressources maritimes, Gabrielle Plourde travaille présentement sur un tel projet avec Merinov.
« À l’heure actuelle, les usines de transformation des produits de la mer doivent faire face à des coûts importants pour disposer des résidus, comme ceux de la gestion des matières résiduelles ou du transport vers le milieu agricole en vue d’une utilisation dans le compostage ou l’engrais. Par la valorisation de ces coproduits à des fins alimentaires, la finalité de mon projet de recherche est de transformer un coût en un bénéfice », explique la chercheuse. En effet, l’utilisation de résidus dans la composition de nourriture pour animaux, par exemple, représente un potentiel de rentabilité supérieur à celui de l’application agricole.
Sous la direction de la professeure Josée Laflamme et en partenariat avec l’équipe de Merinov et des usines de transformation du Québec, Gabrielle Plourde dresse un portrait technico-économique, où elle évalue le risque et le potentiel de rentabilité de ce projet qui permettrait de générer des revenus supplémentaires, en plus de diminuer de façon importante l’empreinte écologique de l’industrie.
La formation en gestion des ressources maritimes permet de se doter d’une vision pluridisciplinaire des enjeux maritimes. Elle intègre des connaissances en sciences de la gestion, en sciences naturelles, en sciences sociales et en droit et regroupe des experts en gestion des ressources halieutiques, en transport maritime et en études environnementales.
Pour ce projet, une multitude d’horizons disciplinaires seront abordés : pénurie de personnel dans le milieu de la transformation, automatisation et aménagement des équipements dans les usines de transformation, cycles biologiques des stocks des ressources halieutiques, comportement des espèces en regard des changements climatiques et analyses de l’impact environnemental sont au programme.
Candidate à la profession d’ingénieure, Gabrielle Plourde a choisi la gestion des ressources maritimes afin de pouvoir travailler comme ingénieure dans le domaine de l’environnement, tout en ayant une compréhension non seulement des environnements naturels, mais aussi des systèmes sociaux, politiques, économiques et légaux qui affectent les processus décisionnels.
« J’ai toujours été interpellée par la question de l’appropriation des ressources du Saint-Laurent et, plus particulièrement, par la présence des produits marins de chez nous dans notre assiette. Au-delà de l’aspect de la réduction des déchets et des gaz à effet de serre produits par le transport, au-delà de l’apport économique au développement de l’Est-du-Québec, un tel projet offre une plus-value concrète dans la vie quotidienne des gens grâce à une plus grande disponibilité de produits alimentaires locaux », conclut-elle.
Les premiers résultats de l’étude seront connus dès l’hiver 2022 et constitueront un tremplin pour l’implantation d’un procédé de valorisation des coproduits marins au Québec.
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