Louis-Donald Gaudet a choisi d’étudier au baccalauréat en psychosociologie des relations humaines pour devenir un accompagnateur du changement humain. À la fin de son parcours universitaire, il a pu mettre en pratique les connaissances acquises dans le cadre d’un stage chez Autrement d’ici, un organisme favorisant la diversité et les relations interculturelles, en collaboration avec la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik (RRSSSN).
Ce stage de fin d’études s’est déroulé durant les mois de février à mai derniers. Le finissant en psychosociologie avait comme principal mandat de mettre en place une communauté de pratique conjointement avec Autrement d’ici et la RRSSSN. « Cette communauté de pratique s’adressait aux travailleuses et aux travailleurs de la santé et des services sociaux intervenant dans le Grand Nord. Elle avait comme objectif de les accompagner dans leur adaptation interculturelle et de s’assurer que le prendre soin soit au cœur de leur pratique », explique M. Gaudet.
En plus de structurer la communauté de pratique, Louis-Donald Gaudet a mis sur pied et animé des activités en lien avec la sensibilisation à la diversité et l’inclusion. « Autrement d’ici développe des formations et des services d’accompagnement afin de favoriser les rapprochements interculturels. La communauté de pratique a été créée dans cet esprit et j’ai fait, à la fin de mon stage, une évaluation du projet et des recommandations pour pérenniser la communauté de pratique », précise celui qui est maintenant diplômé au baccalauréat en psychosociologie des relations humaines.
Même si le stage de M. Gaudet s’est déroulé à distance en raison de la COVID-19, cette expérience professionnelle l’a transformé et lui a permis de mettre en pratique les aptitudes d’accompagnateur qu’il a développées pendant sa formation. « Lors du stage, j’ai constaté l’ampleur de la réalité complexe qui se joue dans le Grand Nord, qui s’est bâti sur une réalité coloniale encore présente aujourd’hui. Face à cette réalité, je portais le souci éthique de ne pas perpétuer, moi aussi, ce colonialisme. Prendre soin des intervenantes et des intervenants dans leur adaptation interculturelle devenait donc, pour moi, une voie de passage pour réaliser une transformation dans cette complexité. Prendre soin d’elles et d’eux, tenter d’améliorer leur rétention dans le Nord, mais aussi permettre des conscientisations culturelles, favorisera, je l’espère, des interventions culturellement sécuritaires. »
Originaire de Repentigny, Louis-Donald Gaudet a touché à plusieurs voies professionnelles avant de choisir la psychosociologie. Il a notamment été guide de traîneau à chiens, guide en canot, agriculteur, acériculteur, bûcheron, élagueur-grimpeur en plus d’avoir travaillé dans la protection de la faune et en herboristerie.
« L’envie de contribuer au monde, de devenir un acteur de changement, m’a amené en psychosociologie », observe-t-il. « La psychosociologie est venue sur mon chemin comme une évidence. Fort de mon bagage comme guide en plein air, je portais un grand désir d’accompagner des jeunes en utilisant la nature et l’aventure comme milieu de transformation. L’appel à me former pour devenir accompagnateur du changement humain s’est fait sentir et la psychosociologie à l’UQAR semblait être la formation répondant à mes besoins. »
Louis-Donald Gaudet a terminé son baccalauréat en psychosociologie des relations humaines au printemps dernier. « Ma formation m’a permis de croire à mes potentiels, mais, surtout, m’a ouvert sur des réalités complexes du monde qui nécessitent des innovations sociales pour y apporter des réponses. Mes deux premières années à l’UQAR ont été teintées de belles rencontres, d’activités vraiment stimulantes et de métissages riches avec les étudiantes et les étudiants étrangers. J’en ai pris un coup à ma dernière année en raison de la pandémie, mais nous avons su nous adapter au mieux pour continuer à rendre notre formation humanisante. »
Le diplômé de l’UQAR poursuit maintenant son parcours universitaire à l’Université du Québec à Chicoutimi afin d’obtenir un diplôme d’études supérieures spécialisées en intervention par la nature et l’aventure. « Je porte le désir de créer un organisme d’accompagnement d’individus et de groupes, en quête de sens, avec l’intervention par la nature et l’aventure, l’éco-sensorialité, l’expression artistique et le travail rituel. Un projet inscrit dans une communauté, pour et par les citoyennes et les citoyens de tout âge, à visée interculturelle entre autochtones/allochtones/immigrants. Je souhaite aussi continuer de créer et d’animer des formations et des processus d’intelligence collective entourant l’interculturalité. Qui sait, peut-être aurais-je la chance de collaborer à nouveau avec la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik, afin de soutenir l’adaptation interculturelle des travailleuses et des travailleurs de la santé », conclut-il.
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