Damiano Tavazzi
Étudiant à la maîtrise en lettres à l’UQAR, au campus de Rimouski
Je suis originaire du canton du Tessin, en Suisse, et j’étudie à la maîtrise en lettres. Ce type de maîtrise n’existe pas dans mon pays. Ayant suivi de nombreux ateliers d’écriture en parallèle de mon baccalauréat de français et musicologie à l’Université de Bâle, je voulais allier les deux dans ma maîtrise. C’est donc l’écriture qui m’a amené à l’UQAR. Je cherchais un cadre d’écriture, un espace de création qui me permette de répondre par les mots aux questions qui m’habitent. Choisir cette maîtrise, c’était donc créer un espace. Un espace, en reprenant les mots de Marguerite Duras, « pour écrire, pour écrire pas comme je l’avais fait jusque-là, [pour] écrire des livres encore inconnus de moi ». En ce sens, vu que j’ai eu l’immense chance de choisir ce cadre et de pouvoir y accéder, je me sens plein de gratitude et reconnaissant pour cette liberté que j’ai trouvée à l’UQAR et je me réjouis de voir où le vent du Québec va me mener.
— Damiano Tavazzi
Suivre son intuition, de la Suisse à l’UQAR pour étudier en lettres
Damiano Tavazzi a quitté la Suisse pour venir étudier en création littéraire à l’Université du Québec à Rimouski. Guidé par une envie de découverte, l’étudiant à la maîtrise en lettres a choisi de suivre son intuition en traversant l’Atlantique pour poursuivre son parcours universitaire dans un programme qui se démarque de ceux offerts dans son pays.
M. Tavazzi a posé ses valises à Rimouski le 30 août dernier. « Pourquoi l’UQAR? Je l’ai découverte sur la toile. Après des éternités passées à éplucher tous les programmes de maîtrise alliant création et recherche à l’Université en français », indique l’étudiant originaire du canton du Tessin – le seul canton entièrement italophone de Suisse – et qui a grandi entre Fribourg et le Valais.
Il a ainsi choisi le profil en recherche-création de la maîtrise en lettres pour pouvoir marier la recherche littéraire traditionnelle à la création littéraire. « Ce type de maîtrise n’existe pas en Suisse. Ayant suivi de nombreux ateliers d’écriture en parallèle de mon baccalauréat de français et musicologie à l’Université de Bâle, je voulais allier les deux dans ma maîtrise. Ça impliquait de quitter la Suisse, car ce type de maîtrise existe uniquement en France ou au Québec dans toute la francophonie. »
Si son sujet de mémoire en lettres est encore à l’étape de l’élaboration, son premier trimestre lui a permis de se faire une bonne idée des études universitaires à l’UQAR. « J’apprécie la grande liberté de la maîtrise en recherche-création. Les professeures et les professeurs en lettres sont très bienveillants et accueillants. »
Quant aux différences entre ses études en Suisse et celles à l’UQAR, elles sont nombreuses, observe Damiano Tavazzi. « D’un point de vue structurel, les études en sciences humaines en Suisse comportent toujours deux branches. Voilà pourquoi j’ai étudié la musicologie – j’ai d’ailleurs suivi une formation préprofessionnelle en violon alto avant mon bac – et la littérature et la linguistique française au baccalauréat à Bâle. La spécificité de mon parcours à Bâle fait en sorte que j’ai étudié une branche entièrement en allemand, la musicologie, et l’autre entièrement en français, soit la littérature et la linguistique françaises. De plus, j’ai également suivi de nombreux cours en littérature et linguistique italienne. Ce qui fait que j’étais à cheval entre trois systèmes et visions universitaires : le système français, le système allemand et celui italien. Et j’ai pu creuser de nombreux sujets très différents durant mon bac. »
Le fait de se concentrer uniquement sur la littérature et la création est un aspect que l’étudiant suisse apprécie particulièrement à l’UQAR. « Pour ma maîtrise, je sentais le besoin de resserrer tout ça et c’est donc une première pour moi d’être uniquement en littérature et uniquement en français. Une grande similitude demeure par contre la proximité. J’ai choisi l’UQAR pour ça. J’aime avoir un contact direct avec les professeures et les professeurs, je l’avais déjà à Bâle vu que j’ai étudié dans deux minuscules séminaires et je tenais à maintenir cette chance pour ma maîtrise. »
Les étudiantes et les étudiants en lettres ont l’occasion de participer à plusieurs activités axées sur leur domaine d’études. Un complément pertinent aux cours de maîtrise, poursuit M. Tavazzi. « Pour celles et ceux qui veulent écrire, échanger sur l’écriture, progresser dans le domaine, étudier en lettres à l’UQAR donne la possibilité et la chance d’entrer dans ce monde de l’écriture. Car il y un gouffre entre le » je voudrais écrire » et le « j’écris » qui n’est pas toujours simple à franchir. Le monde moderne et son maelstrom constant de tâches et de sollicitations n’est pas toujours propice à l’écriture. L’attention est vite déviée par autre chose. Voilà pourquoi il me semble important de s’élaborer un cadre pas seulement pour l’écriture, mais pour l’art en général. Pour pouvoir se donner la chance de se lancer et de voir où le vent va nous mener. »
En parallèle à ses études à la maîtrise en lettres, M. Tavazzi enseigne l’allemand et le français dans une école de langue en Suisse. « Je donne des cours de langues en ligne ou en présence. Je suis également traducteur pour une entreprise de social marketing basée en Suisse-allemande. Ces deux emplois me plaisent beaucoup, car ils me permettent d’avoir les mains directement dans le verbe, le mot, la communication et qu’ils posent des questionnements intéressants d’ordre sémantique, didactiques et philosophiques. »
L’enseignement est d’ailleurs un domaine que M. Tavazzi envisage pour sa vie professionnelle. « C’est une possibilité, mais pas la seule. Comme maintenant, j’aime être actif sur plusieurs terrains, avoir plusieurs casquettes. Écrire, lire, voyager, aller à la rencontre du monde. C’est aussi pour ça que je suis là à Rimouski. Pour découvrir de nouveaux endroits, de nouvelles manières de faire, de penser. Et même si partir ça comporte son lot de difficultés, j’encourage tous ceux qui veulent tenter l’expérience. Si sauter dans l’eau, c’est frette de prime abord, ensuite, on s’habitue, et c’est un constant enrichissement. » Mentionnons, enfin, que l’étudiant partage ses réflexions, découvertes et textes sur son site Web qu’on peut découvrir ici.