Brûler les planches avec Anaïs

Anaïs Béland est étudiante au baccalauréat en travail social.

On a tous des rêves. Pour Anaïs Béland, étudiante au baccalauréat en travail social au campus de Lévis de l’UQAR, c’est que la scène fasse partie de sa vie pour toujours.  Nommée personnalité artistique de l’année lors de la dix-huitième édition du Mérite étudiant, la présidente du comité TRAC, troupe de théâtre du campus, nous entraîne dans les coulisses d’un projet atypique.

« J’ai constamment baigné dans l’art : danse de compétition, art dramatique au secondaire, musique… Je peignais et dessinais avec ma grand-mère. J’ai pratiqué l’art visuel au cégep pendant un an », retrace Anaïs. Dès le début du trimestre automnal, l’étudiante se sent déjà prête à embarquer dans le groupe, qui se consacre au sixième art, sans se douter qu’il connaîtra de multiples péripéties tout au long de ce parcours parsemé de soubresauts pandémiques.

Et, coup de théâtre : l’équipe donnera vie, non pas à un spectacle sur scène, mais à un moyen métrage d’une cinquantaine de minutes en guise d’interprétation de la pièce Mille-Feuille. Captée par Alexis Lyonnais, cette production dévoilée en première à l’amphithéâtre du campus de Lévis le 29 avril dernier nous pousse à la réflexion sur notre rapport à l’image, à la convergence des médias et de la publicité.

« Avec les membres du comité, on a discuté du projet. Le metteur en scène, Benoît Murray, nous a proposé plusieurs pièces. Tous et toutes avons eu un coup de cœur pour le texte de Pierre-Michel Tremblay, une véritable critique sociale. Pas trop classique ni simpliste », commente-t-elle.

En tant que présidente du comité TRAC, son rôle est de s’assurer que « tout le monde est content dans le projet, qu’on a le soutien de ressources pour nous aider, par exemple, la réservation des locaux. On échange sur comment on va faire, comment on va procéder et quelles sont nos alternatives », décrit Anaïs. « Sur scène, je me sens à ma place, un endroit où on peut être vraiment soi-même ».

Anaïs Béland y personnifie la présidente à la tête d’un empire médiatique Mass Inc., Ségolène Massinovitch. Elle désire à tout prix réaliser un music-hall à propos de la vie de Paul Gauguin, ce peintre postimpressionniste français du 19e siècle. On nous plonge dans l’histoire de famille des Massinovitch sur fond de tragédie russe. L’artiste Christophe Beaudoin (Quentin Muratorio) sera retenu pour jouer le rôle du personnage principal. Les rideaux se lèvent sur les dessous de cette entreprise culturelle, notamment grâce aux fabulations de Raphaël Crisman dans la peau d’un jeune cadre dynamique ou encore des impératifs de la représentante du plus important commanditaire, jouée par Shania Langevin.

« Une boîte vocale, c’est tout sauf désirable », fustige Françoise, interprétée par Stéphanie Bovet, à une réceptionniste, incarnée par Manon Labarchède, après avoir été congédiée par un « bio-ordinateur » presque humain. Puis, on assiste à une finale spectaculaire où un poulet inventé de toute pièce, représenté par Michel Thisdel (NDLR auteur de cet article), prend vie à la suite d’une soirée à chanter des refrains publicitaires populaires.

Entreprise à l’automne, cette démarche artistique propulse sur grand écran les participants et participantes. « Ça représentait un défi, parce qu’il y a beaucoup de rôles ». Amatrice de théâtre et de comédie musicale, Anaïs relate toute son appréciation de cette expérience unique. « Au fil des rencontres, l’équipe a développé une cohésion. On se rassemble ensemble, on passe de bons moments, c’est un espace agréable où l’on peut être juste nous-même ».

Et son expérience universitaire à l’UQAR? « Avec une technique en travail social en poche, je souhaitais approfondir mes connaissances, me former davantage dans ce domaine. Les études, ça me stimule tellement. J’aime apprendre. La judiciarisation, l’itinérance, la santé mentale, la toxicomanie, on a l’occasion de toucher à plusieurs domaines. Et j’aime beaucoup la recherche. On est toujours surpris de ce qu’on peut découvrir », conclut-elle.

 

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