En septembre dernier, des chercheuses en création littéraire de l’UQAR terminaient leur périple à bord du voilier ÉcoMaris pour documenter la pollution plastique sur le golfe du Saint-Laurent. Un séjour de deux semaines qui leur a permis de constater une importante concentration de déchets découlant des modes de vie des dernières décennies.
Plus d’un quart de tonne de déchets ont été prélevés dans dix stations d’échantillonnage sur des sites protégés par des institutions provinciales ou fédérales. « Le désastre environnemental dont on a été témoin nous a bouleversées », résume la cheffe de mission de l’Expédition Bleue et directrice générale d’Organisation Bleue, Anne-Marie Asselin.
Dirigées par la professeure Camille Deslauriers, les étudiantes à la maîtrise en lettres Erika Arsenault et Tina Laphengphratheng ont pris part à l’expédition financée par le Réseau Québec maritime (RQM). Une expérience de création littéraire in situ qui les a amenées à réfléchir de manière sensible aux enjeux environnementaux liés à la pollution plastique.
« La présence de déchets parmi les paysages incroyables du golfe du Saint-Laurent a souvent provoqué des tensions — entre émerveillement et désolation, sérénité et colère, espoir et renonciation. Je voulais les dévoiler afin d’essayer de sensibiliser la population à ce qui demeure invisible. Je pense aux microplastiques qui parcourent la surface des eaux de la planète entière et qui sont ingérés par de nombreux organismes, le déplacement des déchets par les marées, les lieux presque inhabités par l’humain et qui pourtant sont contaminés de déchets », mentionne Mme Laphengphratheng.
Tout au long du périple, les chercheuses de l’UQAR ont témoigné de leur expérience dans un carnet de bord publié sur le site de l’Organisation Bleue. La professeure Kateri Lemmens et d’autres membres de l’équipage ont aussi collaboré à la rédaction des textes.
« Il est important pour moi de donner au grand public et à la communauté la chance d’être informés et de comprendre les problèmes qui touchent notre propre territoire, celui qui entoure le golfe du fleuve Saint-Laurent, en offrant une façon différente d’avoir accès aux recherches scientifiques, c’est-à-dire par la littérature. Ce voyage m’a permis de m’épanouir dans mon domaine de recherche, d’apprendre des autres disciplines et de mieux connaître une partie du territoire de ma province », explique Erika Arsenault.
Au-delà du constat sur la pollution plastique, l’équipe de l’Organisation Bleue souhaite poursuivre ses efforts de préservation du Saint-Laurent. Elle invite d’ailleurs la population à l’appuyer dans le cadre d’une campagne de sociofinancement.
« L’expédition Bleue a permis d’établir un premier portrait de l’incidence du plastique dans le golfe Saint-Laurent et le long de son littoral, qui va ouvrir la voie vers d’autres projets collaboratifs en recherche et innovation, pour faire face aux enjeux maritimes complexes de façon concertée et synergique », souligne Viridiana Jimenez-Moratalla, conseillère en communication au RQM et membres de l’équipe à bord de l’Expédition Bleue.
Fondée en 2018, l’Organisation Bleue a pour mission de favoriser la conservation de l’environnement. L’organisme souhaite créer une nouvelle culture scientifique en mariant la vulgarisation et des expériences enrichissantes pour la sensibilisation environnementale.
Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca