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À la recherche des espèces envahissantes dans l’Antarctique

Le professeur Piero Calosi entouré du plongeur Ignacio Garrido et du professeur Luis Miguel Pardo à la station de recherche Julio Escudero en Antarctique.

Le professeur Piero Calosi participe en ce moment à une mission de recherche en Antarctique portant sur l’état physiologique des espèces indigènes et la détection d’espèces non indigènes dans différents habitats côtiers de ce continent. Ces travaux permettront d’apporter un nouvel éclairage afin d’aider dans la gestion des invasions biologiques dans les écosystèmes de haute latitude.

Gros plan de l’annélide marin Flabelligera mundata, entouré d’amphipodes pris à 25 m de profondeur à Islote Shoa, Bahia Fildes (île du Roi George, Antarctique). (Photo : Ignacio Garrido MSc.)Gros plan de l’annélide marin Flabelligera mundata, entouré d’amphipodes pris à 25 m de profondeur à Islote Shoa, Bahia Fildes (île du Roi George, Antarctique). (Photo : Ignacio Garrido MSc.)Les invasions biologiques représentent l’un des six facteurs les plus importants du changement environnemental global en cours. « Des espèces végétales et animales non indigènes introduites accidentellement, ou pour des raisons de production agro-forestières, dans un nouvel environnement peuvent potentiellement s’acclimater et s’adapter aux nouvelles conditions et se propager au-delà de toute prévision au point de modifier la structure, la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes naturels », explique le professeur Calosi, qui mène cette mission de recherche avec le professeur Luis Miguel Pardo, de l’Université Australe du Chili, et le responsable de la plongée scientifique en Antarctique, Ignacio Garrido.

L’augmentation du trafic maritime et le réchauffement des océans contribuent à l’établissement d’espèces non indigènes dans des environnements de haute latitude, poursuit le professeur Calosi, qui est responsable du Laboratoire de physiologie écologique et évolutive marines de l’UQAR. « Dans cette perspective, les habitats côtiers de l’Arctique et de l’Antarctique sont particulièrement propices aux invasions biologiques venant des climats plus tempérés. »

Juvénile de l’algue brune Desmarestia spp. (Photo : Ignacio Garrido MSc.)Juvénile de l’algue brune Desmarestia spp. (Photo : Ignacio Garrido MSc.)Comme l’Antarctique abrite une biodiversité unique, l’investigation des invasions biologiques font partie intégrante des efforts de recherche de plusieurs nations ayant une base de recherche sur ce continent.  « Dans le cadre de notre projet de recherche, mon équipe collectera plusieurs espèces d’invertébrés marins indigènes et non indigènes provenant de différents habitats pour caractériser leur état physiologique avec la collaboration du professeur Calosi et le soutien du Centre de recherche dynamique des écosystèmes marins des hautes latitudes (Centro IDEAL) et de l’Institut chilien de l’Antarctique (INACH) », indique le professeur Pardo.  « L’Antarctique est un site du patrimoine mondial et la diversité des organismes marins que nous retrouvons est simplement extraordinaire et véritablement unique. Il y a en effet un grand nombre d’organismes qui existent seulement ici et qu’il est donc très important de protéger », observe M. Garrido, responsable de la récolte des spécimens dans le cadre du projet de recherche. 

Organismes marins bentiques à Islote Artiga. (Photo : Ignacio Garrido MSc.)Organismes marins bentiques à Islote Artiga. (Photo : Ignacio Garrido MSc.)L’UQAR jouera un rôle important dans l’analyse des spécimens récoltés, conclut le professeur Calosi. « Nous allons caractériser les conditions physiologiques des individus de la même espèce provenant des habitats différents pour aider à identifier quels habitats pourrons être plus favorables pour l’établissement des espèces non indigènes en Antarctique. En utilisant cette information, nous pourrons dans le futur vérifier l’impact des changements climatiques et globaux sur ces organismes marins de façon plus ponctuelle. »

 

Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca