La multiplication des cas de submersion et d’érosion côtières soulève plusieurs enjeux pour les populations habitant près d’un littoral. Candidate au doctorat en sciences de l’environnement, Julie Delannoy s’intéresse à l’incidence des systèmes d’indemnisation des biens résidentiels au Québec et en France sur le choix des propriétaires à vivre en zone côtière.
Originaire de la France, Mme Delannoy a entrepris son doctorat en 2020 sous la direction du professeur Guillaume Marie, de l’UQAR, et de la professeure Catherine Meur-Ferec, de l’Université de Bretagne Occidentale. Son projet de recherche fait suite à des années de réflexion sur le sujet. « Après avoir démontré que les choix résidentiels, comme rester ou acheter dans des zones à risques, n’étaient pas le fruit d’un déni des risques côtiers, la recherche essaie dorénavant de mieux comprendre ce qui motive réellement ces choix en interrogeant la contribution d’autres facteurs, comme les systèmes d’indemnisation par exemple », indique-t-elle.
S’il est encore peu étudié dans la recherche en gestion des risques côtiers, cet enjeu de société est particulièrement d’actualité avec la multiplication des aléas dû aux changements climatiques. « Mon projet de recherche vise à comprendre les liens entre les systèmes d’indemnisation des biens et les choix résidentiels que les gens font en termes de localisation et de caractéristiques de leurs logements, entre autres. Pour le savoir, je réalise une enquête auprès d’acteurs institutionnels des secteurs publics impliqués dans la gestion de ces systèmes et de ces risques, des secteurs privés de l’immobilier et des assurances ainsi qu’auprès de propriétaires de biens résidentiels », explique la chercheuse.
Québec est accessible ici et celui pour la France est disponible ici.
Jusqu’au 31 août, Julie Delannoy sonde les propriétaires de résidences (maison, chalet, condo) situées en zones côtières, de même que les personnes qui ont déjà eu une propriété et celles qui projettent d’en acquérir une. Le questionnaire pour les participantes et les participants du« Cette enquête vise à comprendre les liens existants entre leurs choix résidentiels, la proximité du fleuve Saint-Laurent et de la mer et leurs rapports aux systèmes d’indemnisation des risques naturels », poursuit Mme Delannoy. « Les résultats de ma thèse viendront alimenter les réflexions sur des scénarios d’adaptation aux risques côtiers au Québec et en France dans le cadre du projet de recherche ARICO », un projet de coconstruction de scénarios d’adaptation des territoires maritimes aux risques côtiers dans un contexte de changements climatiques.
Julie Delannoy a un parcours universitaire diversifié. En France, elle a suivi un cursus mariant les langues, la littérature, la philosophie, les sciences humaines, les sciences sociales et la science-politique. Puis, elle a réalisé une maîtrise en géographie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et à l’Université de La Rochelle. « J’ai aimé les approches de chacune des disciplines que j’ai étudiées, mais j’aime beaucoup la façon dont la géographie, qui est la discipline dominante dans ma thèse, reste ouverte sur d’autres disciplines et aux enjeux de société. »
Si la médiation scientifique est une voie professionnelle qui l’intéresse, la candidate au doctorat en sciences de l’environnement entend d’ici là se consacrer entièrement à la poursuite de sa thèse et à la vie universitaire de l’UQAR. « Je trouve que c’est une université au sein de laquelle il se passe beaucoup de choses. De nombreux groupes d’étudiantes et d’étudiants sont très actifs avec plein de belles idées. D’un autre côté, l’UQAR peut aussi être ce lieu calme où il fait bon travailler », conclut Mme Delannoy.
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