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Une étude montre que la diminution de l’aire de répartition du caribou forestier est directement liée aux activités humaines

(Photo : Pierre Pouliot)

Les changements climatiques ne sont qu’en partie responsables de la contraction de l’aire de répartition du caribou forestier, montre une recherche publiée dans la revue Global Change Biology. Les travaux d’une équipe menée par la chercheuse de l’UQAR Chloé Morineau concluent que les activités humaines, comme l’exploitation forestière, sont la principale cause de la diminution de cette aire depuis 1850.

Il s’agit de la toute première étude consacrée aux aires de répartition historique qui apporte un éclairage sur la contribution des changements climatiques dans la répartition du caribou forestier. Désignée comme espèce en péril depuis 2002 au Canada et espèce vulnérable depuis 2005 au Québec, on ne compte qu’entre 6162 et 7445 caribous forestiers au Québec.

(Photo : Dominic Grenier)(Photo : Dominic Grenier)La recherche publiée dans la revue Global Change Biology montre que la limite sud de l’aire de répartition des caribous a reculé vers le nord au cours des 160 dernières années. « Nos travaux ont permis d’établir que les activités humaines, comme l’exploitation forestière, le développement des routes, l’agriculture et l’urbanisation, représentent la principale cause de la réduction de l’aire de répartition des caribous au Québec. En fait, les changements climatiques n’expliquent qu’environ 17 % du recul vers le nord de l’aire de répartition depuis 1850 », indique la chercheuse principale Chloé Morineau, qui est maintenant candidate au doctorat en biologie.

La protection du caribou forestier a fait l’objet de nombreux débats ces dernières années. La publication de cette recherche permet d’apporter un éclairage scientifique clair, estime le professeur en biologie Martin-Hugues St-Laurent, qui a dirigé l’étude. « Elle met en évidence l’importance de prendre en compte à la fois les facteurs humains et climatiques lors de la planification de mesures de conservation pour les espèces en danger. Elle souligne également l’importance de tenir compte des données historiques sur les aires de répartition dans les modèles de projection des futures répartitions, en particulier pour les espèces en danger. »

L’équipe à laquelle appartenait Mme Morineau était également constituée de Yan Boulanger du Centre de foresterie des Laurentides rattaché au ministère Ressources naturelles Canada, du professeur Philippe Gachon de l’Université du Québec à Montréal, de Sabrina Plante du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs et du professeur St-Laurent de l’UQAR, un spécialiste de la grande faune qui a coordonné l’étude. 

Intitulé « Climate change alone cannot explain boreal caribou range recession in Quebec since 1850 », l’article sur la contraction de l’aire de répartition du caribou forestier peut être consulté sur le site de la revue Global Change Biology. « Notre équipe croit que cette recherche pourrait avoir une résonance auprès des instances politiques provinciales. Elles sont d’ailleurs à la veille de déposer leur stratégie de protection du caribou montagnard et forestier », conclut Chloé Morineau.

 

Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca